L’irrigation en Vendée ? La goutte qui fait déborder le vase…
Communiqué commun de
- La Coordination pour la Défense du Marais Poitevin
- La Ligue pour la Protection des Oiseaux – Vendée
- La CLCV 85 – Consommation, Logement et Cadre de vie
- La Facture d’Eau est imbuvable
- La Confédération Paysanne – Vendée
Assecs des réseaux de fossés des marais. Assecs des rivières. L’eau des rivières qui retourne aux sources… Le marais poitevin qui court après son label pendant que ses eaux disparaissent dans la nappe phréatique surexploitée. La nature n’en peut plus.
L’exploitation de la ressource en eau est dictée par la seule préoccupation des besoins socio-économiques. Qu’importe si les rivières et les marais sont à sec. Les besoins en eau nécessaires au fonctionnement naturel des milieux aquatiques ne sont pas un critère de décision.
Certes, la pluviométrie de cette année est exceptionnellement faible. Mais est-ce gérer en « bon père de famille » la ressource en eau que de continuer à réaliser des productions agricoles excessivement consommatrices, sans se soucier de vérifier au préalable si la ressource les permet ?
Peut-on tolérer que les seuils qui déclenchent l’arrêt total des prélèvements aient été fixés si bas qu’ils ne sont pas encore atteints alors que les rivières et les marais sont déjà à sec !
N’est-ce pas la démonstration flagrante que ces seuils répondent aux seuls besoins définis par les irrigants, comme si les limitations de vitesse étaient fixées par les automobilistes en fonction de leurs seuls impératifs personnels ?
Est-il acceptable de voir, dans un même bassin versant, qu’une interdiction totale de prélèvement pour l’irrigation est prise dans les Deux-Sèvres, pendant qu’au même moment, on en reste, en Vendée, à des mesures minimalistes d’attente ?
Pouvait-on prévoir ? Oui : même sans certitude absolue, les risques étaient déjà bien évalués dès la fin de l’hiver. Compte tenu de la situation exceptionnelle, un préfet a la possibilité de prendre des arrêtés exceptionnels : c’est ce qu’a fait à juste raison celui des Deux-Sèvres qui a été extrêmement vigilant pour les secteurs alimentant en Eau Potable son département, mais aussi pour les secteurs alimentant le Marais Poitevin.
Ne nous méprenons pas. Si l’année est exceptionnellement sèche, les assecs estivaux des rivières et des marais sont chroniques. La crise est permanente depuis 15 ans. La crise est seulement plus précoce cette année . Elle oblige à s’interroger non seulement sur la gestion de l’eau mais aussi sur la production d’une plante, le maïs, économiquement rentable (quoiqu’au prix d’aides publiques importantes), mais aux effets écologiques collatéraux désastreux.
La sagesse exige d’engager une réflexion pouvant conduire à la mise en place de volumes attribués tenant compte de tous les intérêts en jeu :
- d’abord le fonctionnement naturel des milieux aquatiques, et l’Alimentation en Eau Potable ;
- puis l’eau économique (irrigation et, le cas échéant, industrie ), en privilégiant avant tout les activités les moins polluantes, à forte valeur ajoutée, et créant le plus d’emplois.
C’est seulement sur ces bases que doivent être fixés les fameux seuils déclenchant les mesures de limitation et d’arrêt des prélèvements.