Après l’annonce par le Premier ministre d’un « accord de financement » du projet d’autoroute A831, la Coordination pour la défense du Marais Poitevin observe que bien des questions restent ouvertes.
Avec un sens remarquable de la litote, le Premier ministre écrit que la conception initiale de l’A831 « apparaissait un peu ancienne au regard des exigences environnementales ». C’est le moins que l’on puisse dire, et ce n’est pas forcer le trait que d’indiquer que ce projet est d’une autre époque. L’expertise réalisée par la LPO à la demande de l’État l’a amplement confirmé : approche trop sectorisée dans l’analyse des enjeux et des impacts, lacunes, imprécision du dossier des « engagements de l’État », ce dernier étant jugé « pas à la hauteur des enjeux traversés »…
Le Gouvernement se trouve placé face à une double nécessité : celle de respecter « l’économie générale de la déclaration d’utilité publique », base légale actuelle d’un projet évidemment insuffisant sur le plan de son insertion environnementale ; et celle de « verdir » l’infrastructure pour justifier de sa cohérence écologique avec les deux grandes zones humides et les sites Natura 2000 du Marais Poitevin et du Marais de Rochefort. La contradiction est flagrante…
Le dossier des engagements de l’État va maintenant devoir être révisé, et sa publication risque bien de démontrer la supercherie qui consiste à mettre en avant l’étude de la LPO, pour n’en retenir au final que quelques préconisations. Supercherie, car les conclusions de l’étude la définissent bien comme devant former un tout, et non pas une « gamme d’aménagements » dans laquelle le maître d’ouvrage pourrait faire, en quelque sorte, son marché, à la hauteur des 125 M€ qui semblent être le maximum autorisé…
En guise d’avancée, la situation créée par la déclaration du Premier ministre paraît porter surtout des perspectives inédites de rebondissements contentieux !