[Communiqué commun de France Nature Environnement Pays de la Loire, Poitou-Charentes Nature et Vendée Nature Environnement]
L’officialisation d’un « protocole » de financement du projet d’autoroute A831 (64 km entre Fontenay-le-Comte, en Vendée, et Rochefort, en Charente-Maritime), et l’annonce du lancement de la procédure de sélection des candidats à la concession, signent une nouvelle régression des engagements du Grenelle de l’environnement.
En décembre dernier, le Premier ministre reconnaissait que la conception initiale de l’A 831 « apparaissait un peu ancienne au regard des exigences environnementales ». Aujourd’hui c’est l’ancien secrétaire d’État aux Transports Dominique Bussereau qui déclare que « le projet avait été pris en otage par le Grenelle de l’environnement et ses technocrates verts » .
Ce n’est pourtant pas forcer le trait que d’indiquer que ce projet excessivement coûteux (de l’ordre du milliard d’euros) est d’une autre époque. L’expertise de l’étude d’impact que la LPO a réalisée à la demande de l’État l’a amplement confirmé : approche trop sectorisée dans l’analyse des enjeux et des impacts, lacunes, imprécision du dossier des « engagements de l’État », ce dernier document étant jugé « pas à la hauteur des enjeux traversés »…
Le montage du dossier de concession va se heurter à une contradiction flagrante : d’un côté, il est impératif de respecter « l’économie générale de la déclaration d’utilité publique » de 2005, base légale actuelle d’un projet évidemment insuffisant sur le plan de son insertion environnementale ; et de l’autre le concessionnaire éventuel devra tenter de « verdir » l’infrastructure pour justifier de sa cohérence écologique avec les deux grandes zones humides et les sites Natura 2000 du Marais Poitevin et du Marais de Rochefort.
En guise d’avancée, la situation ainsi créée paraît porter surtout des perspectives inédites de rebondissements contentieux !