Communiqué du 25.02.98 : Autoroute A831

Les associations ADRA 831, Vivre Bien en Aunis, et la Coordination pour la défense du Marais Poitevin ont été reçues au Cabinet de M. Gayssot, ministre de l’Equipement.

Une délégation composée de membres d’ADRA 831, de la Coordination pour la défense du Marais poitevin et de Vivre Bien en Aunis a été reçue au cabinet de M. GAYSSOT, Ministre de l’Équipement, le lundi 23 février 1998.

Au cours de cet entretien particulièrement constructif, les 3 associations ont renouvelé leurs observations sur le projet d’autoroute A831 Fontenay-le-Comte / Rochefort :

  • la consultation du public et des collectivités territoriales a été conduite sans qu’aient été respectées les dispositions de la circulaire du 15/12/1992 relative à la concertation préalable que demandent tous les grands projets d’infrastructures.

C’est ainsi que les grandes fonctions du projet n’ont pas pu être discutées, non plus que ses enjeux économiques, sociaux ou environnementaux. Sur tous ces points, des divergences ne manquent cependant pas de s’exprimer.

Les études de tracé ont été conduites sans qu’un cahier des charges ait pu être élaboré, discuté, publié. D’éventuelles solutions alternatives ont été ignorées, sans la moindre étude préalable.

Concernant les 3 objectifs assignés au projet, les éléments suivants ressortent tant du dossier que de l’examen du contexte général et local

1. A l’échelle nationale et européenne

  • La constitution d’un grand axe de transit Nord-Sud (la Route des Estuaires, « liaison longitudinale rapide » entre l’Europe du Nord et la Péninsule Ibérique) connaîtra une étape décisive avec la mise en service du dernier tronçon de l’A83, dont l’ouverture est annoncée pour l’an 2001.

2. A l’échelle régionale et locale

  • Le désenclavement de La Rochelle et du littoral Nord de la Charente-Maritime est assuré par l’achèvement des aménagements de la RN11, avec mise aux normes autoroutières, dans le cadre du contrat de plan 1994-98 (autoroute non condédée A 810, en liaison effective avec l’A10, prolongée après Paris par l’A1).
  • L’amélioration des échanges entre la Vendée et la Charente-Maritime passe par la résorption du point noir de Marans, sur la RN137, ce que ne pourra assurer la réalisation d’une liaison à caractère autoroutier, c’est à dire relativement étanche, et grevée d’un péage.
  • D’une manière générale, les études de trafic confirment la faible attractivité de l’option offerte par le projet de l’A831 ; à terme, la connexion de l’A83 avec l’A10 renforcera la concurrence entre cette dernière et l’A831, au détriment d’une rentabilité de toute façon non assurée, dans le contexte de moindre croissance du trafic observé depuis 1990.

Enfin, il apparaît désormais clairement que la question clé du financement doit être posée en des termes entièrement nouveaux

Jusqu’à présent, le système français des autoroutes concédées à péage a consisté à financer des réalisations nouvelles, souvent déficitaires, par les bénéfices de tronçons excédentaires déjà amortis.

Or, de nouvelles règles liées au respect de la concurrence rendent caduc ce système qui privilégiait trop ouvertement les concessionnaires en activité, malgré leur surendettement chronique et déraisonnable.

Il faut aujourd’hui tenir compte d’une réalité simple mais incontournable, que vient également de confirmer Mme Voynet, en charge de l’Aménagement du Territoire :

Dans le cas de l’A831, le faible trafic attendu en fera une autoroute non rentable. Il ne sert à rien de manipuler les chiffres : le trafic moyen annoncé à hauteur de 16 000 véhicules/jour, vraisemblablement surestimé, reste en tout état de cause insuffisant. Il sera donc impossible de recourir au système de la concession sans une forte subvention d’argent public pour compenser le déficit.

Ce fait capital semble avoir échappé à la vigilance de tous ceux qui réclament l’inscription de cette autoroute au schéma directeur routier, en pensant ou en faisant croire que cela ne coûtera rien au contribuable.

L’erreur que représente cette conception d’une autoroute réalisable sans financement public est aujourd’hui une évidence. Persister dans cette voie sans issue relèverait désormais d’une attitude purement démagogique, et serait faire preuve d’une irresponsabilité lourde de conséquences futures.

Les 3 associations resteront donc particulièrement vigilantes devant les prises de position des différents acteurs concernés par ce projet.
- Adra 831
- Coordination pour la défense du Marais poitevin
- Vivre bien en Aunis

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