Marais Poitevin

S’il est bien des sujets rebattus qui reparaissent régulièrement dans l’actualité du Marais Poitevin, la quête de nouveaux labels semble désormais prendre le pas sur tous les autres. La Venise Verte est aujourd’hui « Grand site de France ». Il est toujours question de redevenir Parc naturel régional. Et la plus haute marche du podium serait maintenant visée : l’inscription au Patrimoine mondial de l’humanité.

La perspective est toujours flatteuse. Mais la réalité oblige à considérer que ce n’est pas pour demain. Les démarches à accomplir sont complexes et fort longues (10 ans au moins ?), les critères à remplir sont particulièrement exigeants . Les proclamations d’aujourd’hui ne garantissent en rien un aboutissement favorable…

Quant au Parc naturel régional, son histoire chaotique, de 1979 à 1996, et l’échec des deux tentatives de reconquête du label, en 1997 et en 2006, témoignent de l’extrême difficulté de construire un consensus suffisamment solide, sur un projet clair et à la hauteur des enjeux fondamentaux de ce territoire.

C’est de ces échecs qu’est née la décision de créer un Etablissement public d’Etat chargé d’œuvrer à l’échelle de tout le Marais et de son grand bassin versant. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a du pain sur la planche, ici et maintenant.

Si l’on veut « sauver » la zone humide du Marais Poitevin dans son ensemble – ce qui reste notre objectif premier – ce n’est pas en se dispersant que l’on y arrivera, ni en ouvrant des chantiers plus symboliques que déterminants. C’est la gestion de l’eau qui reste évidemment le thème fondamental. Il nécessite l’engagement de tous, puisque c’est une compétence partagée entre l’Etat et les collectivités territoriales.

Laissons-donc les labels de côté, et avançons enfin sur le fond des choses :

• La mise en œuvre de règlements d’eau fixant les niveaux à respecter dans tout le Marais doit être lancée sans tarder, conformément aux dispositions des documents de planification (SDAGE, SAGE).

• La question de l’irrigation agricole à l’échelle du grand bassin versant ne peut se résumer à la création de « réserves » ; l’engagement dans un programme agronomique favorable aux économies d’eau, et le soutien aux filières de production adaptées, sont des priorités.

• Les problèmes réglementaires posés par le drainage souterrain dans le Marais et ses incidences sur la zone humide demandent une réponse conforme à la loi sur l’eau et à son objectif de préservation des zones humides.


Ainsi la candidature des « coteaux, maisons et caves de Champagne », à laquelle s’est récemment intéressé le Président Hollande, est en chantier depuis 7 ans et le dossier, quasiment finalisé, représente près de mille pages.

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