Le jeudi 15 décembre vient de s’ajouter au cortège des journées noires qui marquent l’histoire récente du grand bassin versant de la Sèvre niortaise et du Marais poitevin.
Des représentants agricoles aveuglés par les intérêts des plus nantis d’entre eux, ont réussi à faire échouer l’adoption du Schéma de planification de la gestion des eaux du Marais et de son bassin versant, pourtant issu d’un long et laborieux compromis.
Comment comprendre que ce projet de SAGE puisse être remisé, alors que bien plus de la moitié des membres de la CLE (commission locale de l’eau) : 37 sur 59 présents ou représentés, s’est déterminée en sa faveur ? Comment admettre que tout le travail réalisé depuis 12 ans pour aboutir à ce compromis ne puisse être achevé ?
Certes, la réglementation exige une majorité des 2/3 : il a donc manqué 2 voix sur 59 !
Derrière ces chiffres, chacun voit bien le résultat – cette fois-ci obtenu de justesse – d’une tactique permanente de mise en échec, où l’on retrouve toujours les mêmes acteurs : les élus proches de la majorité du conseil général de la Vendée et les représentants majoritaires de la profession agricole. Ceux-là méprisent au plus haut point les attentes légitimes de la population, inquiète de la dégradation de la ressource en eau et des milieux aquatiques ; ils oublient au passage la solidarité qui devrait prévaloir, au vu des difficultés dans lesquelles sont plongés beaucoup d’exploitants, notamment des éleveurs, alors qu’au terme d’un ultime débat de plusieurs heures, des concessions significatives avaient été faites en faveur des plus fragilisés d’entre eux. Comme elles l’ont fait tout au long de ces longues années de discussions, les associations fédérées par la Coordination pour la défense du Marais Poitevin ont soutenu cette volonté de dialogue.
La situation ainsi créée affaiblit considérablement l’Etablissement Public pour la gestion de l’eau et de la biodiversité du Marais Poitevin, lequel se verrait ainsi privé, avant même son lancement, d’un outil majeur.
Nous sommes persuadés que quelques-uns des élus qui se sont laissés entraîner dans cette mésaventure, convaincus que le texte ‘passerait’ quand même, ont de quoi regretter amèrement la situation qu’ils ont provoquée.
Nous en appelons donc instamment aux élus, dont certains travaillent depuis plus de 10 ans sur ce projet, pour que soit convoquée dès le début du mois de janvier une nouvelle réunion de la CLE – son règlement intérieur le permet – afin de réexaminer la situation et sortir de ce blocage.