Gestion des Marais mouillés : un système à bout de souffle ?
De récentes décisions de l’Union des Marais Mouillés remettent en cause les conventions entre les différents intervenants dans la gestion de cette zone de marais.
Une organisation complexe et bien peu limpide.
Le système de gestion des marais mouillés connus sous l’appellation de Venise Verte fait intervenir une série d’acteurs publics et privés, dans une organisation bien peu limpide dont la fragile cohérence est aujourd’hui menacée.
La crise qui secoue ces temps-ci l’Union des Marais Mouillés et les 4 syndicats qui la composent (Syndicat des Marais Mouillés de la Sèvre et du Mignon, Syndicat des Marais Mouillés des Deux-Sèvres, Syndicat des Marais Mouillés de la Vendée aux Vallées de la Sèvre et des Autizes, Syndicat des Marais Mouillés de la Jeune Autize) n’est que l’aboutissement d’un processus de dégradation des capacités techniques et budgétaires de ces structures, confrontées à la faiblesse de leurs ressources propres et donc à l’impossibilité de faire face, seules, à leurs missions. Or, celles-ci sont aussi spécifiques que cruciales, puisqu’elles portent sur l’entretien et la gestion d’un ensemble d’ouvrages hydrauliques et de voies d’eau au sein de leurs périmètres syndicaux respectifs.
Une autonomie de façade.
En prétendant reprendre son autonomie, l’Union des Marais Mouillés remet en cause tout l’équilibre des conventions organisant les actions de ces différents acteurs de la gestion du marais. Paradoxe : l’UMM vient de licencier son personnel technique et de vendre son matériel ! Autonomie de façade, donc, qui ne profitera qu’aux nouveaux titulaires de marchés de travaux que l’Union devra nécessairement négocier avec d’autres intervenants, moins au fait des spécificités du territoire !
On ne peut que relever l’absence totale de transparence dans la prise de décision, dont les motifs réels n’ont été ni expliqués ni discutés, et que les maraîchins peinent à interpréter.
Par ailleurs, cette décision contredit la nécessaire cohérence de gestion à l’échelle du bassin de la Sèvre. C’est une véritable régression, qui renvoie à l’émiettement tant de fois dénoncé aux XIX e et XX e siècles !
Au XXIe siècle : se réformer au fond ou périr.
D’une manière générale, l’essoufflement des anciennes structures syndicales, qui n’ont plus les moyens de leurs ambitions, pose un réel problème à tout le territoire. Les syndicats de marais ne survivront et n’assureront leur légitimité que s’ils acceptent une refonte profonde de leur fonctionnement, en prenant en compte la diversité des usages du marais d’aujourd’hui.
Les syndicats mixtes d’hydraulique créés dans les années 1980 sont disposés à reprendre le relais. Mais leur structuration, inscrite dans une logique départementale, n’est pas le meilleur gage de cohérence. De plus, ils sont sous soumis aux aléas de la politique locale…