Sécheresse, irrigation et élevage sur le bassin versant du Marais poitevin

Sécheresse, irrigation et élevage sur le bassin versant du Marais Poitevin :

Trois départements en ordre dispersé…

Communiqué de la Coordination pour la défense du Marais Poitevin, de l’APIEEE (Association de protection, d’information et d’études de l’eau et de son environnement), de la LPO Vendée, de Deux-Sèvres Nature Environnement, de Nature Environnement 17 et de SOS-Rivières et Environnement.

Alors que sur la plupart des secteurs l’irrigation était interdite, la préfète des Deux-Sèvres vient de prendre un arrêt dérogatoire, effectif au 1er juin, autorisant l’irrigation des cultures fourragères, à la condition qu’elles soient destinées à l’autoconsommation sur l’exploitation. La liste des bénéficiaires est annexée à l’arrêté, et est consultable sur le site de la préfecture.

Le préfet de la Charente-Maritime avait pris de son côté le 27 mai un arrêté dérogatoire exceptionnel en faveur des éleveurs. Mais cet arrêté ne liste que les zones concernées, sans poser de condition.

Enfin, les arrêtés de restriction des prélèvements d’eau pris en Vendée ne portent pas de références spécifiques aux éleveurs. Les demandes de dérogations font l’objet d’une décision de l’administration au cas par cas.

La Coordination pour la défense du Marais Poitevin et ses associations membres ont toujours défendu l’élevage, notamment les pratiques les plus extensives qui sont adaptées au territoire du Marais poitevin, et qui garantissent sur la plaine la qualité de la ressource en eau.

C’est pourquoi, lors des réunions convoquées par l’administration pour préparer la saison estivale en Deux-Sèvres, nous avions proposé, en 2010 comme en 2011, que les modalités d’intégration des besoins vitaux des éleveurs soient discutées dès avant le début de la campagne d’irrigation. Or, les représentants présents de la profession agricole ont refusé cette discussion, préférant se réserver ce thème pour le ressortir « à chaud », lors des difficiles discussions tenues au cœur de la crise.

• Les associations de protection de la nature et de l’environnement dénoncent cette pratique désormais bien connue, peu respectueuse de professionnels dont les difficultés sont, de fait, instrumentalisées.

• Encore une fois mises devant le fait accompli, les associations de protection de la nature et de l’environnement sont cependant favorables à l’octroi de dérogations réfléchies, honnêtes et transparentes, dès lors qu’elles s’avèrent vitales pour les éleveurs les plus en difficulté.

• Mais les associations de protection de la nature et de l’environnement ne sont pas dupes des effets d’aubaine qui ne manqueront pas d’être utilisés, d’autant plus que le maïs-ensilage bénéficie de ces dérogations.

• C’est pourquoi les associations de protection de la nature et de l’environnement demandent la plus grande rigueur dans le contrôle de la condition d’autoconsommation existant dans les Deux-Sèvres, disposition qu’il convient de généraliser aux autres départements .

• En complément, les associations de protection de la nature et de l’environnement demandent la plus grande transparence : non seulement la liste des éleveurs bénéficiaires doit être publiée en préfecture et en mairie, mais les parcelles concernées doivent être identifiables sur le terrain.

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