Le Marais poitevin, en dépit des sommes considérables consacrées par la collectivité à de grands travaux d’hydrauliques agricoles depuis les années 1950-60, reste assujetti au retour régulier de crues spectaculaires, dont la périodicité est au moins décennale.
Certains s’autorisent de ce peu de résultat pour réclamer la poursuite des travaux, dans une fuite en avant insensée. Ces « aménageurs » veulent ignorer certaines caractéristiques du bassin hydrographique dont il est vain de penser s’affranchir :
- Le Marais poitevin est une cuvette, réceptacle obligé des eaux d’un énorme bassin versant (530 000 hectares).
- Les débits à absorber en période de crue sont assez couramment plus de dix ou vingt fois supérieurs aux débits d’étiage.
- Cette cuvette conquise sur la mer se trouve à une cote inférieure à celle des marées de vives-eaux, ce qui en limite nécessairement les capacités d’évacuation.
Vouloir « supprimer les crues » s’avère donc illusoire, et n’ouvre d’autre perspective que celle d’un double échec, combinant de mauvais résultats économiques à la perte de richesse et de productivité biologique.
Ne vaut-il pas mieux réorienter résolument les fonds publics vers le maintien des systèmes de production extensifs fondés sur l’élevage et la prairie permanente, puisque ce sont les premiers garants du respect de la plénitude écologique, esthétique, culturelle et économique du Marais ?