Communiqué du 18.01.01 : Une mission interministérielle pour le Marais poitevin

Une mission interministérielle pour le Marais poitevin

Monsieur Pierre Balland a pris ses fonctions de coordinateur interministériel pour le Marais Poitevin. La Coordination pour la défense du Marais Poitevin salue l’arrivée d’un homme d’expérience, que ses compétences en matière d’agriculture et aussi de spécialiste des zones humides qualifient pour être l’interlocuteur attendu dans un contexte qui reste difficile et tendu :

  • un modèle agricole et une gestion de l’eau aux conséquences catastrophiques, conduisant à l’assèchement du marais, à l’épuisement de la ressource en eau, à l’augmentation des pollutions, et à l’appauvrissement de la biodiversité ;
  • un contentieux européen qui perdure et risque de coûter cher au bout du compte ;
  • la radicalisation des tenants du statu quo, cherchant avant tout à défendre des intérêts corporatistes ;
  • des projets d’infrastructures routières menaçant de tronçonner les espaces les plus sensibles du marais.

Le caractère à la fois interministériel, interrégional et interdépartemental de la mission confiée à M. Balland montre bien l’ampleur et la complexité de la tâche qui l’attend. Celle-ci ne peut évidemment pas se réduire, comme certains ont pu trop hâtivement le proclamer, au recyclage de l’actuel Parc interrégional en un Parc Naturel Régional qu’on ne sait trop quelle circonstance permettrait de ressusciter. Pour envisager cet objectif, il faudrait d’abord que les acteurs politiques et économiques locaux reconnaissent que ce marais est bel et bien une zone humide, et qu’à ce titre il remplit des fonctions qu’il importe de valoriser… autrement que par la voie de la vidange et de l’assèchement.

C’est pourquoi la Coordination pour la défense du Marais Poitevin sera particulièrement attentive à la prise en compte des principales mesures découlant du rapport Simon, élaboré il y a seulement deux ans et semble-t-il déjà oublié par beaucoup.

Deux scénarios avaient été identifiés par M. Gilbert Simon

  • l’option minimaliste se limite au sauvetage d’un décor maraîchin réduit à sa simple composante paysagère ;
  • la préservation de la zone humide dans la globalité de ses composantes et dans la diversité de ses fonctions représente une option autrement plus ambitieuse.

C’est sur cette question décisive du scénario que le débat, clairement posé, doit se porter désormais. C’est sur ce point que doivent s’exprimer les responsables politiques et économiques, à quelque niveau d’intervention qu’ils se situent, tout en sachant qu’ils devront assumer les conséquences de leurs choix. Et c’est en fin de compte de la qualité de leurs prises de position que dépendra le succès ou l’échec de la mission qui s’ouvre en ce début de l’année 2001.

La Coordination pour la défense du Marais poitevin entend bien prendre toute sa part dans ce débat, en conservant toujours à l’esprit le double impératif de l’exigence et de la vigilance.

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