Par leur productivité et les fonctions qu’elles remplissent, les zones humides représentent une ressource considérable. Leur rôle est particulièrement capital dans le cycle global de l’eau.
Un rôle régulateur
Les marais, permettant aux eaux surabondantes de s’épancher en période humide, limitent le ruissellement et favorisent la recharge des nappes phréatiques. En période sèche, ils restituent les volumes stockés.
La suppression par drainage de ces zones tampons amène des conséquences catastrophiques : parmi les exemples récents, on sait aujourd’hui que la grande crue du Mississippi (USA) en 1993 a été rendue dramatique par les travaux de drainage, de construction de digues ou de barrages entrepris quelques années auparavant pour convertir en terres de culture huit millions d’hectares de marais.
Des « stations d’épuration » gratuites
Les zones humides fonctionnent comme autant de filtres à pollution entre la terre et la mer, recyclant gratuitement les matières organiques en suspension ou dissoutes dans leurs eaux. Le drainage supprime cette fonction, accélère les flux et donc la dissémination des polluants.
Une productivité biologique intense
Les marais produisent trois fois plus de matière sèche végétale par hectare et par an qu’une forêt tempérée, près de deux fois plus qu’une culture intensive utilisant des intrants.
Les micro-organismes qui prennent vie dans ces zones occupent une place fondamentale dans quantité de chaînes alimentaires impliquant une profusion de végétaux et d’animaux.
Cette richesse transparaît dans l’abondance et la diversité de la flore et de la faune qui caractérisent ces milieux.
La fonction d’habitat la plus connue concerne les oiseaux d’eau : nourrissage, reproduction, stationnement de l’avifaune migratrice. Mais on pourrait citer aussi de multiples espèces d’insectes, vers, crustacés, mollusques, poissons migrateurs ou non, reptiles, amphibiens, mammifères…
Les deux tiers des activités de pêche commerciale concernent des espèces inféodées aux zones humides au début de leur vie.
La mytiliculture et l’ostréiculture dans la baie de l’Aiguillon, de même que l’activité des marins-pêcheurs du pertuis breton, sont très directement liés à l’existence du Marais poitevin et subissent de plein fouet les effets des transformations brutales qui affectent celui-ci.