« Bien sûr vous pouvez prendre des notes », a invité Estelle Rodon, présidente de la Coordination pour la défense du Marais Poitevin, en introduisant cette première soirée de l’Université maraîchine, au ‘Transfo’ à Benet, où étaient réunies quatre-vingt personnes.
Le thème de la soirée, « La gestion de l’eau dans le Marais poitevin : dépasser les idées reçues » portait en particulier à tendre l’oreille et à mobiliser toutes sortes de connaissances. Le conférencier, François-Marie Pellerin, géologue et militant de longue date dans les associations environnementalistes, a pour l’occasion présenté de nombreux documents : cartes, coupes géologiques, diagrammes et photographies illustrant la thématique. Voir le support de présentation.
Le public a ainsi découvert la formation du Marais poitevin par les apports successifs de sédiments, loin de la légende du Golfe des Pictons, ou Lac des Deux Corbeaux, aussi ancrée que celle du « bras rouge ». Il est également revenu sur les phénomènes de sècheresse et d’inversion de l’écoulement de l’eau, insistant sur la progressive limitation des quantités d’eau prélevées à des fins d’irrigation.
Mais les niveaux de l’eau, a expliqué le conférencier, ne sont pas les seuls à varier : les sols également peuvent se tasser, souvent de manière irrémédiable.
À l’invitation de Michelle Sabourault, présidente de l’Association généalogique et historique de Benet, co-organisatrice de la soirée, le public a pu réagir et débattre à l’issue de l’exposé. La gestion des niveaux d’eau, avec l’épineuse question du réseau de fossés privés (dit « tertiaire ») a été au cœur de riches échanges entre les participants.
Le témoignage d’anciens responsables de syndicat de marais a permis de prendre conscience, également, de toute la complexité locale et globale de la gestion annuelle des niveaux d’eau, tout au long de « l’escalier » hydraulique hérité de plusieurs siècles d’aménagement du Marais poitevin.
Le 26 février, Yves le Quellec complètera ce cycle hivernal par une conférence sur l’histoire de ce véritable « gouvernement de l’eau » : un terme qui invite déjà à la réflexion et à retourner sur les bancs de l’Université maraîchine pour clore ce premier cycle 2019.
Alexis Pernet, le 13/02/2019