Le Marais Poitevin, un espace en crise

Communiqués de presse de la Coordination pour la défense du Marais Poitevin


28.11.2000

Indignation après les agressions à l'encontre de la
DIREN Poitou-Charentes

La Coordination pour la défense du Marais Poitevin est indignée par les agressions dont la DIREN Poitou-Charentes (Direction régionale de l’Environnement) a été la cible, le 23 novembre 2000, à l'occasion d'une "manifestation" d'agriculteurs opposés à l’étude de délimitation et de caractérisation de la zone humide.

La Coordination exprime son soutien et sa sympathie à l'ensemble du personnel qui dû subir la violence de cette intrusion, et qui a su malgré tout résister à celle-ci avec sang-froid. Les auteurs de ces faits ne sont qu'un petit groupe d'individus bien identifiés, qui ne connaissent que la violence, verbale et physique, en direction des personnes, comme unique mode de revendication. Les coups de force et les insultes leur sont une pratique coutumière. Il y a quelques années, ils avaient déjà saccagé les bureaux du Parc Naturel Régional du Marais Poitevin, à La Ronde ; plus récemment, ils ont eu le même type de comportement au Forum des Marais Atlantiques, à Rochefort. Toujours avec les mêmes objectifs : bloquer des dossiers environnementaux (eau, protection de la nature), détruire, intimider, interdire le débat démocratique. A ce jour, ils n'ont jamais été réellement inquiétés, ils ont même bénéficié du soutien plus ou moins avoué de certains élus locaux.

Ils nous paraît particulièrement important que ne puisse pas s'installer durablement un sentiment d'impunité, qui ne pourrait que conduire à des actes de plus en plus graves de la part de ces individus d'ailleurs peu représentatifs.

C'est pourquoi nous attendons des pouvoirs publics une réaction de fermeté, qui manifeste sans la moindre ambiguïté le caractère totalement inadmissible et condamnable, dans un État de droit, de tels agissements.


11.11.2000

A 831 : les manipulations du lobby autoroutier

À en croire les informations diffusées par les préfets de la Charente-Maritime et de la Vendée, l’A 831 est bien partie ! Le bulldozer des administrations est en route, sous les applaudissements des élus des collectivités locales ; les difficultés s’aplanissent et le projet progresse à bon rythme.

Mais à trop vouloir convaincre, il arrive que l’on abuse des contre-vérités.

Ainsi, l’on proclame urbi et orbi que la future autoroute est inscrite au Schéma des services transports collectifs de transports. Or, celui-ci, bien loin d’être arrêté, doit encore faire l’objet de consultations. Ce Schéma n’aura d’existence qu’après la publication d’un décret ad hoc, laquelle n’interviendra pas avant avril 2001.

La publication du fuseau des 1 000 mètres devrait représenter une étape majeure dans l’affinement du projet. Or il n’a pas été possible de trancher quant à la traversée des marais de Rochefort, ce qui fait, et c’est chose rare, que ce sont deux fuseaux des 1 000 mètres qui sont présentés, au lieu d’un.

Le financement n’est toujours pas connu, ce qui inquiète manifestement jusqu’aux élus locaux les plus enthousiastes. Tous voulaient se persuader que le choix de l’option autoroutière éviterait aux collectivités locales d’avoir à payer. Désormais, il est bien certain quil va falloir mettre la main à la poche du contribuable.

Il reste encore au citoyen à s’armer de patience, puisque la mise en service nous est annoncée à l’horizon 2008. La programmation initialement présentée en 1997 prévoyait l’ouverture en 2004. Voilà donc un projet assurément des mieux conçus, argumenté de manière impeccable sur tous les plans, et par conséquent en parfaite bonne voie : en trois ans de temps, il n’a pris que quatre années de retard...

Les promoteurs de l’A 831 manifestent une obstination qui risque de coûter bien cher au bout du compte. N’est-il pas temps d’arrêter les frais et de se mettre sérieusement au travail en s’attachant pour de bon à la recherche d’alternatives de transport ? Les questions que révèle ce projet, face aux impératifs de préservation des deux grands marais Poitevin et de Rochefort, doivent enfin être l’occasion de mettre en acte les priorités souvent affirmées en faveur d’un développement cohérent des politiques d’aménagement du territoire, intégrant la protection des zones humides.


29.07.2000

Encore un effort,
Monsieur le Préfet !

Un arrêté du préfet de Charente-Maritime, daté du 27 juillet, interdit la circulation des poids-lourds transportant des matières dangereuses dans la traversée de Marans, sur la R.N. 137, de même que sur la route du Brault. Les camions concernés sont donc contraints d’emprunter l’itinéraire formé par la R.N. 11 (désormais aux normes autoroutières), la R.N. 148 et l’autoroute A 83.

Il aura ainsi fallu une grande année au préfet Leyrit pour entendre et intégrer les principaux éléments de l’argumentaire que la Coordination pour la défense du Marais Poitevin lui avait adressé à l’occasion de la concertation ouverte en juillet dernier sur le projet de l’A 831.

Il apparaît aujourd’hui que les études présentées à l’époque par l’administration, à l’appui de ce projet, étaient bel et bien incomplètes, puisque l’arrêté d’interdiction résulte d’une nouvelle analyse du trafic routier traversant Marans.

Plus intéressant encore, le préfet déclare que l’interdiction pourra entraîner des « changements de comportement » chez les chargeurs, en estimant que pour la moitié des transports dangereux aujourd’hui recensés, d’autres solutions que le détour routier qui leur est imposé seront retenues. Autant dire que les solutions alternatives au tout routier, jugées négligeables l’an dernier, deviennent aujourd’hui un recours « vraisemblable ».

Il reste encore une année entière au préfet Leyrit pour achever son travail de réflexion, et intégrer dans sa démarche l’ouverture, annoncée pour le 2e semestre 2001, de l’A 83 sur la totalité de son parcours. Il sera alors temps d’imposer à l’ensemble des camions de grand transit traversant le Marais Poitevin cet itinéraire prévu pour eux, puisqu’il représente, comme l’a indiqué le Conseil d’État, la continuité de la route des Estuaires.

Chacun mesure aujourd’hui ce que ce flot de camions, même transportant des cargaisons banales, représente de nuisances et de dangers, pour les riverains, pour les autres usagers de la route, et pour les zones sensibles sur le plan de l’environnement.

Allons, encore un effort, Monsieur le Préfet ! Ne vous limitez pas au seul transport de matières dangereuses ! D’autres « changements de comportement » restent à impulser ; et l’on verra bien alors ce qu’il en sera de l’utilité supposée de l’A 831.


23.02.2000

Gestion de l'eau:
pour un retour à l'équilibre

Depuis le début des années 1980, le développement incontrôlé de l’irrigation agricole a conduit à la surexploitation de la ressource en eau. Dans l’ensemble du bassin d’alimentation du Marais Poitevin, les superficies irriguées ont été multipliées par 40, et les prélèvements sont aujourd’hui évalués à 90 millions de m3 . Pour mieux saisir l’ampleur considérable de ce chiffre, il suffit de le comparer aux prélèvements opérés sur le même territoire au profit de l’alimentation en eau potable (49 millions de m3) et de l’industrie (3,4 millions de m3).

Les conséquences de cette surexploitation sont nombreuses et graves. Le débit d’étiage des fleuves et rivières a été considérablement réduit ; le niveau des nappes se trouve fortement affecté avec une implacable régularité, en allant parfois jusqu’au tarissement ; autant de facteurs qui se traduisent par l’assèchement répété, partiel ou total, des cours d’eau.

Le Marais Poitevin, principale zone humide la façade atlantique française, est bien évidemment durablement touché par cette situation. La conservation de cet écosystème original suppose un retour à une gestion équilibrée de la ressource en eau. A la suite du Rapport Simon (décembre 1998), la Direction de l’Eau du Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement a préconisé une meilleure maîtrise des prélèvements, en conformité avec la Loi sur l’Eau. L’objectif fixé comprend une réduction de 30% des prélèvements des irriguants, compte tenu des gains possibles sur les volumes consommés à l’hectare et sur la superficie des cultures irriguées.

Les associations d’irriguants ont fait connaître leur refus net des mesures allant dans ce sens, et font pression pour obtenir la création de réserves d’eau supplémentaires comme seule solution aux problèmes soulevés.

La Coordination pour la défense du Marais Poitevin rappelle donc fermement sa volonté d’obtenir l’application complète de la loi sur l’eau et des préconisations du Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux, visant à conserver en bon état de fonctionnement les milieux aquatiques et les milieux naturels humides. Au lieu de fausses solutions qui relèveraient d’une fuite en avant irresponsable, la Coordination demande aux pouvoirs publics de prendre sans tarder les mesures qui s’imposent pour économiser une ressource précieuse et vitale, et redresser une situation très critique sur le double plan de la quantité et de la qualité. 
Une bonne gestion de l’eau ne peut se concevoir, localement, sans la mise en œuvre urgente de réelles mesures volontaristes, telles que :


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