Le Marais Poitevin, un espace en crise

Communiqués de presse de la Coordination pour la défense du Marais Poitevin - 1998


22.12.1998

Rapport Simon :
la Coordination confortée dans
ses analyses et ses propositions



La Coordination pour la défense du Marais Poitevin a pris connaissance avec un grand intérêt du rapport de M. Gilbert Simon, rédigé à la demande de Mme Dominique Voynet, ministre de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement.

Ce document conforte l’association dans ses propres analyses et propositions :

Le rapport Simon montre avec clarté la voie dans laquelle il convient désormais de s’engager :

C’est bien sur le « paysage réglementaire et financier dans lequel les exploitants auront à faire des choix de spéculations agricoles » qu’il faut avant tout faire porter les efforts.

Sur ce point, l’écoconditionnalité doit conduire à prendre en compte les indicateurs naturels que sont l’état des cours d’eau et des résurgences. Il n’est pas tolérable que chaque année, il faille systématiquement aller au tarissement avant de commencer à seulement réduire les prélèvements.

La mise en place des contrats territoriaux d’exploitation (C.T.E.) issus de la Loi d’orientation agricole peut s’avérer pertinente si, à cette occasion, les moyens sont dégagés d’un traitement particulier d’une zone écologiquement sensible comme le Marais Poitevin :

Dans l’état actuel des prévisions, le plafonnement des C.T.E. à 50 000 F/exploitation, et la disparition annoncée des mesures agri-environnementales ne peuvent conduire qu’à la catastrophe !

 Selon les termes de sa lettre de commande, la ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement attendait du rapport Simon « un programme d’actions à court, moyen et long terme destiné à arrêter l’érosion des dernières zones d’intérêt écologique et paysager majeur, puis à rétablir les grands équilibres dans l’ensemble des marais ».

Pour la première fois sans doute, un rapport officiel consacré au Marais Poitevin analyse de manière indiscutable les axes majeurs de l’action - l’agriculture et l’eau -, tout en ouvrant la réflexion sur des moyens somme toute simples d’infléchir un processus qui a longtemps pu sembler inexorable.

Le chemin est désormais tracé. Il convient de s’y engager avec détermination et de ne plus s’en écarter.




5.05.1998
MARAIS POITEVIN :
La France est traduite devant
la Cour de Justice européenne

Par un acte daté du 3 avril 1998, la Commission Européenne a saisi la Cour de Justice (C.J.C.E.) du dossier du Marais Poitevin, faisant droit à une plainte déposée par la Coordination pour la défense du Marais Poitevin en 1989.

Durant cette phase pré-contentieuse, dont on notera qu'elle s'est étalée sur une période particulièrement longue (près de 9 années, de fin 1989 au début de 1998), les autorités françaises ont eu toute latitude pour prendre les dispositions propres à faire cesser le manquement au droit communautaire qui leur était reproché, et obtenir ainsi l'abandon de la procédure. La perspective d'une condamnation de notre pays en raison de sa mauvaise gestion du Marais Poitevin est aujourd'hui plus proche que jamais. Il appartient donc à l'État d'agir au plus vite et de prendre enfin toutes les mesures nécessaires pour redresser une situation qui n'a cessé de se dégrader sur tous les plans : disparition des prairies naturelles humides, assèchement général du marais, appauvrissement de la diversité biologique.

Pour sa part, la Coordination pour la défense du Marais Poitevin entend bien rester mobilisée et particulièrement vigilante sur les suites de ce dossier, comme l'y invite d'ailleurs la Commission elle-même.




25.02.1998

Autoroute A 831 : les associations ADRA 831, Vivre Bien en Aunis, et la Coordination pour la défense du Marais Poitevin ont été reçues au Cabinet de M. Gayssot,
ministre de l'Equipement

Une délégation composée de membres d'ADRA 831, de la Coordination pour la défense du Marais Poitevin et de Vivre Bien en Aunis a été reçue au cabinet de M. GAYSSOT, ministre de l'Équipement, le lundi 23 février 1998. Au cours de cet entretien particulièrement constructif, les 3 associations ont renouvelé leurs observations sur le projet d'autoroute A-831 Fontenay-le-Comte / Rochefort :

C'est ainsi que les grandes fonctions du projet n'ont pas pu être discutées, non plus que ses enjeux économiques, sociaux ou environnementaux. Sur tous ces points, des divergences ne manquent cependant pas de s'exprimer.

Les études de tracé ont été conduites sans qu'un cahier des charges ait pu être élaboré, discuté, publié. D'éventuelles solutions alternatives ont été ignorées, sans la moindre étude préalable.

1. A l'échelle nationale et européenne : 2. A l'échelle régionale et locale : Enfin, il apparaît désormais clairement que la question clé du financement doit être posée en des termes entièrement nouveaux :

Jusqu'à présent, le système français des autoroutes concédées à péage a consisté à financer des réalisations nouvelles, souvent déficitaires, par les bénéfices de tronçons excédentaires déjà amortis.

Or, de nouvelles règles liées au respect de la concurrence rendent caduc ce système qui privilégiait trop ouvertement les concessionnaires en activité, malgré leur surendettement chronique et déraisonnable.

Il faut aujourd'hui tenir compte d'une réalité simple mais incontournable, que vient également de confirmer Mme Voynet, en charge de l'Aménagement du Territoire :

Dans le cas de l'A 831, le faible trafic attendu en fera une autoroute non rentable. Il ne sert à rien de manipuler les chiffres : le trafic moyen annoncé à hauteur de 16 000 véhicules/jour, vraisemblablement surestimé, reste en tout état de cause insuffisant. Il sera donc impossible de recourir au système de la concession sans une forte subvention d'argent public pour compenser le déficit.

Ce fait capital semble avoir échappé à la vigilance de tous ceux qui réclament l'inscription de cette autoroute au schéma directeur routier, en pensant ou en faisant croire que cela ne coûtera rien au contribuable.

L'erreur que représente cette conception d'une autoroute réalisable sans financement public est aujourd'hui une évidence. Persister dans cette voie sans issue relèverait désormais d'une attitude purement démagogique, et serait faire preuve d'une irresponsabilité lourde de conséquences futures.

Les 3 associations resteront donc particulièrement vigilantes devant les prises de position des différents acteurs concernés par ce projet.


- Adra 831 - 
- Coordination pour la défense du Marais Poitevin - 
- Vivre bien en Aunis -




12.02.1998 :
Réexaminer en profondeur la situation
du Marais Poitevin dans son ensemble

La Coordination pour la Défense du Marais Poitevin se réjouit de voir le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement se saisir enfin du dossier du Marais Poitevin, si mal traité par son prédecesseur.

Le prétendu label " Grand site naturel " n'était en effet qu'un faux semblant de plus, destiné à masquer l'échec des pouvoirs locaux et le manque de sincérité de leurs proclamations soi-disant " protectrices ".

La supercherie médiatique sur laquelle repose le " plan d'actions " concocté en décembre 1996 par Jean-Pierre Raffarin et Corinne Lepage est aujourd'hui démasquée. Il convient désormais d'aller plus loin et de réexaminer en profondeur la situation du Marais Poitevin dans son ensemble, sans céder à la vieille logique de l'émiettement du territoire et des traitements séparés, qui perpétue, voire renforce les effets néfastes des divisions politico-administratives.

En évoquant la protection réglementaire de la Venise Verte, le ministre fait allusion au projet actuel d'extension du site classé, qui devrait effectivement empêcher la délivrance d'un permis de construire pour des réalisations telles qu'une ligne à haute-tension. Il n'en reste pas moins que ce classement de site ne concernera qu'une petite partie du Marais Poitevin. Et surtout, il s'agit d'une mesure tout à fait impropre à la gestion active du milieu. On ne peut donc pas considérer ce classement comme une réponse susceptible d'enrayer le développement des pratiques agricoles destructrices qui atteignent aujourd'hui cette zone.

La Coordination pour la Défense du Marais Poitevin rappelle ses propositions récemment présentées, qui identifient les principaux axes de travail et les décisions concrètes et urgentes qui permettraient d'apporter des réponses adéquates aux enjeux actuels du Marais Poitevin :

La nomination par le Gouvernement d'un chargé de mission de haut niveau hiérarchique, afin d'assurer, au plus près du terrain, le suivi et la réalisation des mesures nécessaires à la sauvegarde et à la réhabilitation du Marais Poitevin, est indispensable pour couronner le dispositif volontariste dont nous demandons la mise en place, et pour en garantir la concrétisation.

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