Communiqué de F.N.E. - 12 déc. 1996

FNE a pris avec beaucoup d'intérêt acte des décisions et des projets que Madame le Ministre de l'Environnement a exposés le 10 décembre à propos de la conservation dynamique de la deuxième zone humide de France : le Marais Poitevin.

Le mouvement associatif, qui regrettait le faible niveau d'engagement des collectivités locales au travers de la charte du PNR, constate que pour ce vaste secteur d'intérêt national l'outil Parc Naturel Régional a échoué et qu'il disparaît au 31 décembre 1996.

Comme FNE l'affirmait à son Congrès de Strasbourg en 1995 et dans son communiqué de presse du 14 mars 1996 : "Le Marais Poitevin : Non à un parc mou et fragmenté", l'Etat doit prendre toutes ses responsabilités lorsqu'il s'agit du patrimoine naturel d'intérêt national et international.

En ce sens, la convention, dont le texte n'a pas été communiqué et qu'en conséquence il est imprudent de commenter à ce jour, constitue peut-être une avancée, si elle confirme une unité de l'action de l'Etat, en partculier entre ministères de l'Agriculture, de l'Equipement et de l'Environnement. La dotation financière prendrait en effet tout son sens si l'ensemble des efforts était enfin dirigé vers la sauvegarde de l'originalité du Marais Poitevin.

Parmi les décisions annoncées, FNE déplore le gel de l'instruction de la réserve naturelle de la baie de l'Aiguillon (partie Charente-Maritime) à la demande de J.-P. Raffarin, président de la région Poitou-Charentes, en soutien aux chasseurs locaux de gibier d'eau, et demande la reprise de l'instruction dans les meilleurs délais.

FNE rappelle que les associations de protection de la nature demandent, depuis plus de 30 ans, que la baie de l'Aiguillon, symbole de la richesse biologique du Marais Poitevin, soit enfin protégée ; sa capacité d'accueil, pour les canards, ne représente plus que le 1/5e de celle des années 1980, il est urgent d'agir !

note que les aides au drainage seront supprimées et qu'en conséquence, le drainage pourrait être complètement interdit, ce qu'elle souhaite ;
que les 3 schémas d'aménagement et de gestion des eaux seront conduits en coordination à partir de 1997 ;
demande que les associations participent au Comité de pilotage de la convention.

Enfin, FNE restera très vigilante sur la mise en oeuvre concrète du programme proposé.

que le Conseil national de protection de la nature soit saisi du contenu précis du plan d'action et du texte de la convention avant signature ;
que ne soit pas conservée la qualification d'un "label" Grand site naturel, sans fondement juridique et qui ajoute à la confusion pour le public. Il existe une panoplie suffisante d'outils de protection et de labels qu'il s'agit d'utiliser avec efficacité ;
que l'Etat ait un rôle déterminant à l'échelle de l'Union Européenne, y compris en donnant une suite concrète et cohérente aux directives de préservation de la biodiversité, pour que, dans une nouvelle définition des règles macroéconomiques, le cadre soit dressé pour des activités agricoles réellement compatibles avec la sauvegarde du patrimoine naturel et de l'environnement en général.

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