Les marais de Redon et des Pays-de-Vilaine
Les marais de Redon et des Pays-de-Vilaine couvrent environ 10 000 hectares, selon une configuration linéaire, et sont aujourd'hui très dégradés.Construit en 1970, le barrage d'Arzal, à l'embouchure de la Vilaine, devait empêcher la remontée des marées et permettre l'exécution d'un vaste programme d'aménagements hydro-agricoles. En fait, aucun des bénéfices économiques attendus ne s'est véritablement concrétisé et de nombreux effets imprévus sont au contraire intervenus, avec une chute de la productivité biologique et une réduction de la biodiversité.
Le barrage est aujourd'hui géré en priorité pour la production d'eau potable, mais les pollutions d'origine agricole génèrent une eutrophisation considérable.
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Situés à proximité de la Baule, ces marais connaissent aujourd'hui un regain de l'activité salicole qui fonde leur valeur paysagère et écologique.Sur 5 200 hectares, ils bénéficient depuis 1995 d'une protection au titre de la Convention internationale sur les zones humides (site RAMSAR) et d'un classement national comme "Grand Site", qui devra permettre de maintenir à un niveau raisonnable la pression touristique et de contenir les projets d'urbanisation.
La Brière et ses marais périphériques forment une vaste cuvette (19 000 hectares de zones humides et 200 hectares en eaux libres) dépendant du bassin de la rivière Le Brivet, et communiquant avec l'estuaire de la Loire.Depuis le XVe siècle, la Brière est propriété indivise des habitants de 14 paroisses riveraines (aujourd'hui 21 communes).
Depuis les années 1960, le déclin des activités traditionnelles (tourbage, élevage) et les modifications du régime hydraulique à l'échelle de l'ensemble du bassin ont provoqué l'assèchement de la zone ; on note un fort recul des prairies humides au profit des roselières.
Un Parc Naturel Régional a été créé en 1970, concernant 15 000 hectares de marais et leur périphérie. En 1995, la Brière a également été déclarée par la France comme site RAMSAR, en application de la Convention internationale sur les zones humides.
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De Nantes à Saint-Nazaire, le système estuarien de la Loire englobe les marais attenants au lit du fleuve, et est en relation avec les autres zones humides du secteur (Grand-Lieu, Brière...). Il se compose de zones en eaux libres, de prairies humides, de roselières, de vasières, et représente une zone d'importance primordiale pour l'avifaune migratrice.Mais les pressions d'aménagement sont fortes : grands travaux du port autonome de Nantes-Saint-Nazaire, chenalisation de la Loire, remblaiements de vasières et de roselières, projet de centrale nucléaire...
Les impacts actuels ont pu être évalués : perte des 3/4 de la productivité biologique de l'estuaire, forte réduction de sa capacité auto-épuratrice, perturbation profonde de son fonctionnement (remontée du bouchon vaseux).
Pour autant, les perspectives d'aboutir à une meilleure gestion semblent bien médiocres.
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Ce lac couvre une superficie qui varie selon les saisons de 4 000 à 6 300 hectares.D'importantes modifications du régime hydraulique dans les zones périphériques produisent un envasement très important et préoccupant. Des phénomènes d'eutrophisation révèlent la forte dégradation du fonctionnement de cet ensemble dynamique, et il est particulièrement difficile de faire naître localement un consensus pour remédier aux causes de cet état de fait.
Le Lac de Grand-Lieu est partiellement classé en réserve naturelle (gérée par la Société nationale pour la Protection de la Nature) ; en 1995, il a également été déclaré site RAMSAR par la France, en application de la convention internationale sur les zones humides.
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Une gestion de l'eau déficiente
En 1983, un groupe de chercheurs nantais s'intéressant à la Baie de Bourgneuf lançait un programme d'études qui mit rapidement en évidence les éléments d'une crise économique, sociale, et spatiale de cet espace fortement aménagé, caractérisé cependant, comme la plupart des zones humides, par une productivité biologique considérable.L'ensemble totalisant 60 000 hectares que forment le Marais Breton et la Baie de Bourgneuf comprend des marais doux et salés, le trait de côte (le cordon dunaire ou des endiguements), les 9 500 hectares de l'estran, ainsi qu'un bras de mer de faible profondeur. Au cours de ce siècle, le déclin des activités traditionnelles, les mutations de l'agriculture et le développement d'activités nouvelles (conchyliculture, tourisme) furent autant de facteurs qui marquèrent la rupture des équilibres anciens, tandis que se cristallisaient des conflits d'intérêt inédits, et que se fragilisait finalement cette région.
L'un des révélateurs majeurs de cette crise réside dans la gestion de l'eau, comme le décrivait dès 1985 Jean-Pierre Corlay : " à l'heure actuelle, le marais n'assure plus sa fonction normale, et le niveau de l'eau est difficilement contrôlé (...). Des conflits éclatent donc, engendrés par des contradictions d'intérêt dans l'usage des eaux entre les différentes activités économiques : les agriculteurs craignent les inondations prolongées et demandent une évacuation d'un maximum d'eau douce en hiver, les maraîchers de la rive veulent disposer de stocks d'eau pour irriguer leurs cultures, les ostréiculteurs redoutent les arrivées d'eau douce qui abaissent le taux de salinité au détriment de la pousse et des qualités organoleptiques des coquillages et qui peuvent transporter des polluants d'origine terrigène ; les quelques derniers paludiers veulent prendre, en été, une eau salée et propre, et les estivants sont très sensibles à la couleur des eaux de baignade " (1).
Réconcilier les contraires ?
Le système traditionnel de polyactivité savait tirer profit des variations cycliques affectant le niveau hydraulique et valoriser " naturellement " le potentiel aquatique : sur les rives, et sur les bosses issues du curage des fossés : les cultures et le maraîchage ; dans les riches prairies naturelles humides : l'élevage des bovins, des ovins et des chevaux ; dans les fossés, celui des canards ; la pêche dans ces mêmes fossés, dans les marais à poisson et en mer ; la production de sel, la chasse... Toutes ces activités avaient le grand mérite d'être compatibles entre elles, et d'être par conséquent éminemment " durables ", pour reprendre le vocable accompagnant le concept nouveau d'éco-développement. A contrario, les spéculations très spécialisées qui visent à les remplacer entrent en concurrence les unes avec les autres, sur le double plan de l'occupation du territoire et de la gestion de l'eau.Est-il envisageable de réconcilier les contraires ? Depuis plusieurs années, se discute la mise en place d'un Schéma de mise en valeur de la mer, voire d'un Contrat de Baie, procédures administratives qui définiraient les orientations fondamentales de protection, d'exploitation et d'aménagement de ce bout de littoral.
En attendant, dix ans après les premiers travaux des universitaires nantais, un rapport officiel vient de confirmer leurs scénarios les plus pessimistes, constatant la nette dégradation quantitative et qualitative de la Baie et du Marais Breton, ce qui se traduit par la perte de fonctions écologiquement essentielles et ne laisse à ces espaces que des perspectives d'avenir très incertaines... (2).
Cette zone humide côtière couvre environ 1 400 hectares, avec une forte proportion d'eaux libres saumâtres. Le déclin de la saliculture a favorisé le développement des marais à poisson (pêcheries extensives), sans régler pour autant le problème de l'entretien de la zone.La proximité du littoral et de l'agglomération des Sables d'Olonne introduit une pression d'urbanisation très dommageable et le fonctionnement général de la zone est de plus en plus perturbé.
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Entre La Rochelle et l'estuaire de la Gironde, une série de marais doux ou salés s'organise sur environ 85 000 hectares : ce sont les marais de Rochefort, de Brouage et de la Seudre.Depuis les années 1980, les prairies humides ont fortement régressé au profit des cultures céréalières rendues possibles par de grands programmes hydro-agricoles (drainage enterré).
L'intensification des exploitations agricoles et les pollutions associées menacent les richesses naturelles ainsi que les activités conchylicoles et les pêcheries des pertuis.
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Aménagés depuis le 17e siècle, les marais de l'estuaire de la Gironde comprennent des marais desséchés (sur substrat argileux) et mouillés (sur substrat tourbeux).L'estuaire atteint une superficie de 80 000 hectares (30 000 hectares de zones humides et 50 000 hectares en eaux libres).
Depuis les années 1960, on note une forte régression des prairies humides(- 40 %) et des milieux palustres rivulaires : le développement des cultures, les remembrements consécutifs à la construction de la centrale nucléaire de Braud-et-Saint-Louis, près de Blaye, ainsi que les aménagements du port autonome de Bordeaux expliquent cette dégradation.
La centrale nucléaire, refroidie par l'eau pompée dans le fleuve, turbine 170 m3 d'eau à la seconde, et environ 500 tonnes de poisson par an sont victimes de cette activité.
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tél. +33 (0)6 84 61 65 41
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