Communiqué du 03.09.01 : Soutenir un mode de transport alternatif au tout routier

Soutenir un mode de transport alternatif au tout routier

La Coordination pour la défense du Marais poitevin s’associe aux protestations provoquées par les réductions successives de la desserte voyageurs sur la ligne SNCF Nantes-Bordeaux. Les suppressions d’arrêts en gare pénalisent les usagers.Ces décisions portent gravement atteinte à l’existence d’une offre de transport alternative à la route, alors même que cette offre s’avère déjà bien insuffisante.

Le développement des alternatives au tout routier représente un véritable impératif qui ne doit pas rester au simple stade des discours. Les pouvoirs publics, les élus et les collectivités locales ont ici l’occasion de démontrer leur capacité d’engagement et leur volontarisme en faveur d’une véritable multimodalité des transports.

Conformément à ses prises de position antérieures sur ce sujet, la Coordination pour la défense du Marais poitevin soutiendra toutes les actions clairement orientées en faveur d’une politique des transports plus équilibrée.

Au lieu de systématiquement pénaliser le rail, en préparant ainsi sa complète disqualification, il est urgent au contraire de lui apporter un soutien déterminé.

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Le projet de liaison Moreilles – Le Pont-du-Brault

[article révisé le 1er août 2001]

Mai 2000 : le préfet de la Vendée a signé l’arrêté de mise à l’enquête publique du projet de liaison Moreilles – Puyravault – Le Pont-du-Brault, dont le maître d’ouvrage est le Conseil Général.

Abandonné par l’État en 1994, en raison de difficultés environnementales, le projet d’une liaison routière entre Sainte-Hermine (Vendée) et La Rochelle (Charente-Maritime), à travers le Marais poitevin, refait surface, cette fois-ci sous la forme d’un projet d’aménagement en 2 fois 1 voie.

Le Conseil Général de la Vendée est le promoteur de cet aménagement entre Moreilles et le pont du Brault (sur la Sèvre Niortaise).

Le projet comprend deux sections :
Pour la section nord, un premier projet d’aménagement sur place de la D10 a été abandonné au profit d’un aménagement d’une voie communale le long du canal de Vienne (vc n° 104), au cœur d’une zone proposée comme (ZPS) zone de protection spéciale à la suite du contentieux Marais poitevin, faisant de plus l’objet d’une proposition comme Site d’Intérêt Communautaire (pSIC Natura 2000).
La section sud, longeant le même canal, correspond à un aménagement sur place de la départementale n° 10 A actuelle.

Le Centre d’Études Techniques de l’Équipement (CETE Ouest) estimait en septembre 1999 que ce projet présentait un impact fort « sur l’environnement dans un secteur très sensible vis à vis du milieu naturel et sur le plan paysager. »

La section Nord du projet est très directement concernée, sur la majeure partie de son parcours, par la ZPS existante (la ZPS désignée en 1993, ZPS du Marais poitevin intérieur, laissait ouverte une vaste fenêtre, qui devait permettre la réalisation du projet initial. L’extension étudiée en 1999 se doit, à bon droit – de combler cette anomalie…) et par le projet d’extension de celle-ci.
La transformation par élargissement de la voie communale revient à recréer une coupure dans la ZPS réunifiée du « Marais poitevin intérieur », en amenant de la circulation routière dans un secteur jusqu’ici relativement épargné (il est certain que ce tronçon ne connaît actuellement qu’un « trafic marginal », et que ce ne sera bien évidemment plus le cas après la réalisation du nouvel aménagement)…

De leur côté, les promoteurs du projet – en tête desquels le député Joël Sarlot – applaudissent à la décision du préfet : « Désenclaver le Sud-Vendée vers La Rochelle devenait une nécessité pour répondre aux perspectives de développement économique et de création d’emplois », proclame leur communiqué.

Mais jusqu’à présent, cette fonction-là semblait dévolue au projet d’autoroute A831 (Fontenay-Rochefort) !

A la suite de l’enquête publique tenue en juin 2000, le ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement s’est saisi de l’étude d’impact.

Les investigations du ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement ont conclu à des incidences négatives du projet sur les milieux de fort intérêt biologique, au sens de l’article 6.3 de la directive « Habitats ».
Or, les mesures « compensatoires » décrites dans l’étude d’impact ne sont pas de nature à réduire de manière satisfaisante ces incidences significatives.

Il apparaît donc :

  • d’une part, que le tracé proposé est de nature à affecter de manière significative l’état de conservation des habitats et les espèces de la faune et de la flore sauvages concernés par la démarche Natura 2000.
  • d’autre part, que la réalisation d’un tel projet ne peut être envisagée sans démontrer qu’il n’y a pas d’autre alternative ou que le projet est sous-tendu par des raisons impératives d’intérêt public majeur très précisément argumentées et incontestables.

C’est pourquoi l’autorité préféctorale n’a pas signé la déclaration d’utilité publique attendue par le Conseil Général.
Ce dernier a fait part de son intention de retravailler ce dossier avec l’espoir de le faire aboutir.

 

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Communiqué du 20.06.01 : A83 : à propos d’une autoroute longtemps enlisée

A83 : à propos d’une autoroute longtemps enlisée dans les parages du Marais poitevin

L’inauguration de la section Oulmes-Niort/A10 de l’autoroute A83 vient clore un long feuilleton commencé en 1987. Au delà des nombreuses péripéties qui ont émaillé l’histoire du projet depuis cette date, chacun retiendra sans doute qu’avec la mise en service de ces 34 kilomètres, l ’« autoroute des estuaires » est désormais ouverte entre Nantes et Niort.

En cette occasion , quelques points méritent cependant de retenir plus précisément l’attention

  • L’ « autoroute des estuaires », devant relier Calais à Bayonne, a pour vocation d’accueillir un important trafic de fret transitant entre le Nord et le Sud de l’Europe.
    Mais la réalisation de cette infrastructure a connu et connaît encore de multiples embûches, en raison de la sensibilité environnementale des territoires traversés.
    Le temps n’est plus où l’on pouvait décider par exemple, au vu d’un simple trait de crayon sur une carte, de la traversée d’une grande zone humide comme le Marais poitevin.
    La préservation des milieux rares et fragiles, tout comme celle des espèces végétales et faunistiques qu’ils abritent s’impose comme un impératif incontournable et la protection de l’environnement ne peut être réduite au seul aspect paysager si souvent mis en avant par les aménageurs.
  • Plus globalement, la politique des transports, favorisant la route avec excès, est fortement mise en cause en raison des coûts induits qu’elle génère et des pollutions dont elle est incontestablement responsable.
    Il est donc nécessaire de rechercher et de développer des alternatives (avec notamment, pour ce qui concerne les liaisons trans-européennes, le rail, le cabotage maritime…).

A l’occasion de cette inauguration, n’est-il pas opportun de réfléchir à ces questions, et de chercher à éviter la réédition des errements du passé ?

  • A défaut, le projet d’autoroute A831, censé traverser les deux grandes zones humides que sont le Marais poitevin et le Marais de Rochefort, risque bien de connaître à son tour un enlisement dont les premiers signes, d’ailleurs, se font déjà sentir…
  • Son utilité demande d’ailleurs à être tout simplement prouvée : l’ensemble des camions de grand transit traversant ce secteur peuvent désormais emprunter l’A83 et l’A10, en soulageant du même coup les routes nationales et départementales et en rendant un peu de tranquillité aux riverains qui n’en peuvent plus, comme à Marans.
  • Avant toute chose, sans renoncer à la recherche des alternatives de toute façon nécessaires, et plutôt que de promouvoir obstinément un projet dont chacun sait que le financement pose problème, les pouvoirs publics doivent aujourd’hui tout mettre en œuvre pour que circule sur l’autoroute existante le flot de camions qui est actuellement source de nuisances et de dangers pour les riverains, pour les autres usagers de la route, et pour les zones sensibles sur le plan de l’environnement.
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Communiqué du 18.01.01 : Une mission interministérielle pour le Marais poitevin

Une mission interministérielle pour le Marais poitevin

Monsieur Pierre Balland a pris ses fonctions de coordinateur interministériel pour le Marais Poitevin. La Coordination pour la défense du Marais Poitevin salue l’arrivée d’un homme d’expérience, que ses compétences en matière d’agriculture et aussi de spécialiste des zones humides qualifient pour être l’interlocuteur attendu dans un contexte qui reste difficile et tendu :

  • un modèle agricole et une gestion de l’eau aux conséquences catastrophiques, conduisant à l’assèchement du marais, à l’épuisement de la ressource en eau, à l’augmentation des pollutions, et à l’appauvrissement de la biodiversité ;
  • un contentieux européen qui perdure et risque de coûter cher au bout du compte ;
  • la radicalisation des tenants du statu quo, cherchant avant tout à défendre des intérêts corporatistes ;
  • des projets d’infrastructures routières menaçant de tronçonner les espaces les plus sensibles du marais.

Le caractère à la fois interministériel, interrégional et interdépartemental de la mission confiée à M. Balland montre bien l’ampleur et la complexité de la tâche qui l’attend. Celle-ci ne peut évidemment pas se réduire, comme certains ont pu trop hâtivement le proclamer, au recyclage de l’actuel Parc interrégional en un Parc Naturel Régional qu’on ne sait trop quelle circonstance permettrait de ressusciter. Pour envisager cet objectif, il faudrait d’abord que les acteurs politiques et économiques locaux reconnaissent que ce marais est bel et bien une zone humide, et qu’à ce titre il remplit des fonctions qu’il importe de valoriser… autrement que par la voie de la vidange et de l’assèchement.

C’est pourquoi la Coordination pour la défense du Marais Poitevin sera particulièrement attentive à la prise en compte des principales mesures découlant du rapport Simon, élaboré il y a seulement deux ans et semble-t-il déjà oublié par beaucoup.

Deux scénarios avaient été identifiés par M. Gilbert Simon

  • l’option minimaliste se limite au sauvetage d’un décor maraîchin réduit à sa simple composante paysagère ;
  • la préservation de la zone humide dans la globalité de ses composantes et dans la diversité de ses fonctions représente une option autrement plus ambitieuse.

C’est sur cette question décisive du scénario que le débat, clairement posé, doit se porter désormais. C’est sur ce point que doivent s’exprimer les responsables politiques et économiques, à quelque niveau d’intervention qu’ils se situent, tout en sachant qu’ils devront assumer les conséquences de leurs choix. Et c’est en fin de compte de la qualité de leurs prises de position que dépendra le succès ou l’échec de la mission qui s’ouvre en ce début de l’année 2001.

La Coordination pour la défense du Marais poitevin entend bien prendre toute sa part dans ce débat, en conservant toujours à l’esprit le double impératif de l’exigence et de la vigilance.

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Communiqué du 28.11.00 : Indignation après les agressions à l’encontre de la DIREN Poitou-Charentes

Indignation après les agressions à l’encontre de la DIREN Poitou-Charentes

La Coordination pour la défense du Marais poitevin est indignée par les agressions dont la DIREN Poitou-Charentes (Direction régionale de l’Environnement) a été la cible, le 23 novembre 2000, à l’occasion d’une « manifestation » d’agriculteurs opposés à l’étude de délimitation et de caractérisation de la zone humide.

La Coordination exprime son soutien et sa sympathie à l’ensemble du personnel qui dû subir la violence de cette intrusion, et qui a su malgré tout résister à celle-ci avec sang-froid. Les auteurs de ces faits ne sont qu’un petit groupe d’individus bien identifiés, qui ne connaissent que la violence, verbale et physique, en direction des personnes, comme unique mode de revendication. Les coups de force et les insultes leur sont une pratique coutumière. Il y a quelques années, ils avaient déjà saccagé les bureaux du Parc Naturel Régional du Marais poitevin, à La Ronde ; plus récemment, ils ont eu le même type de comportement au Forum des Marais Atlantiques, à Rochefort. Toujours avec les mêmes objectifs : bloquer des dossiers environnementaux (eau, protection de la nature), détruire, intimider, interdire le débat démocratique. A ce jour, ils n’ont jamais été réellement inquiétés, ils ont même bénéficié du soutien plus ou moins avoué de certains élus locaux.

Ils nous paraît particulièrement important que ne puisse pas s’installer durablement un sentiment d’impunité, qui ne pourrait que conduire à des actes de plus en plus graves de la part de ces individus d’ailleurs peu représentatifs.

C’est pourquoi nous attendons des pouvoirs publics une réaction de fermeté, qui manifeste sans la moindre ambiguïté le caractère totalement inadmissible et condamnable, dans un État de droit, de tels agissements.

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