Le fuseau des 1000 m

Le fuseau des 1000 m puis la bande des 300 m.

Novembre 2000 :
Malgré le désaccord entre les ministères de l’Équipement et de l’Environnement, le fuseau des 1000 mètres est publié.

Le 7 novembre 2000, le préfet de la Charente-Maritime a rendu public le fuseau des 1000 mètres dans lequel devrait s’implanter l’A831.

Août 2002 :
Le Gouvernement demande à l’Inspection générale des finances et au Conseil général des Ponts et Chaussées de procéder à un audit des grands projets d’infrastructures de transport.

Mars 2003 :
Le rapport de la mission d’audit est publié.

9 octobre 2002 :
Approbation du fuseau des 300m.

Gilles de Robien, ministre de l’Équipement,

  • approuve le fuseau des 300 m,
  • demande qu’il soit procédé à l’évaluation des incidences sur les sites d’intérêt communautaire (Natura 2000),
  • demande l’approfondissement des études hydrauliques,
  • confirme qu’une subvention publique sera nécessaire pour parvenir à l’équilibre financier de la concession.

Carte de la bande des 300 mètres (Centre d’Études techniques de l’Équipement de l’Ouest).

Le ministère de l’Équipement a ouvert un site officiel consacré au projet A831 :
www.a831.net

Suite : de l’enquête publique à la déclaration d’utilité publique…

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De l’enquête publique à la déclaration d’utilité publique

18 décembre 2003 :
Le CIADT décide du lancement de l’enquête publique

Le Comité interministériel d’aménagement et de développement du territoire (CIADT), réuni par le Premier ministre, se penche tout spécialement sur la politique des transports. C’est dans ce cadre qu’il est notamment décidé du  » lancement de l’enquête publique de l’autoroute A 831 entre Fontenay-le-Comte et Rochefort, afin d’améliorer la desserte de La Rochelle et, de manière plus générale, celle du littoral de la Charente-Maritime.  »

Mais le dossier de presse et la documentation diffusés à l’occasion de ce CIADT montrent que ce projet autoroutier ne figure pas au rang de ceux qui seront  » engagés d’ici 2012 « , et que  » l’horizon  » retenu est en fait l’année 2025 !

L’enquête d’utilité publique
Par un arrêté conjoint du 19 décembre 2003, les préfets de la Charente-Maritime et de la Vendée prescrivent l’organisation de l’enquête publique, du 12 janvier au 13 février 2004 inclus.

Le 12 mai 1994, la commission d’enquête rend, à la majorité de ses membres, un avis favorable assorti de recommandations et de réserves :

  • Les réserves portent essentiellement sur la limitation de la perte foncière inutilisable ; la limitation de certains impacts visuels et sonores ; le maintien de la transparence hydraulique ; l’indemnisation des exploitants agricoles touchés par la la neutralisation d’une bande de 250 m de part et d’autre de l’autoroute dans le respect de leurs pratiques culturales (agriculture biologique et culture raisonnée contrôlée).

13 juillet 2005 :
Publication au Journal Officiel du décret déclarant d’utilité publique les travaux de construction de l’autoroute A831 Fontenay-le-Comte–Rochefort.

Décret du 12 juillet 2005 déclarant d’utilité publique les travaux de construction de l’autoroute A831 Fontenay-le-Comte–Rochefort et portant mise en compatibilité des plans locaux d’urbanisme des communes de Fontenay-le-Comte et de Vix, dans le département de la Vendée, et des communes de Saint-Jean-de-Liversay, Marans, Andilly, Longèves, Saint-Ouen-d’Aunis, Sainte-Soulle, Vérines, Saint-Médard-d’Aunis, Saint-Christophe, Aigrefeuille d’Aunis, Le Thou, Ciré-d’Aunis, Breuil-Magné, Muron, Tonnay-Charente et de Rochefort, dans le département de la Charente-Maritime.

Cette déclaration d’utilité publique a fait l’objet d’un recours en annulation, porté conjointement devant le Conseil d’État par les associations AIE 17, Coordination pour la défense du Marais Poitevin et Vivre Bien en Aunis.

En application de sa jurisprudence classique, le Conseil d’Etat a considéré « que, si l’opération en cause comporte certains inconvénients, notamment pour l’environnement, ils ont pu être limités par des mesures visant à réduire les nuisances induites et par divers aménagements ; qu’ainsi, eu égard tant à l’objectif de l’opération qu’aux précautions prises, notamment dans les zones sensibles, ni les inconvénients du projet, ni son coût, qui n’a pas été manifestement sous-évalué, ne sont d’une importance telle qu’ils aient pour effet de retirer son caractère d’utilité publique au projet » ( Conseil d’État, n° 285014, 9 juillet 2007).

Janvier 2010 :
Après être passé par les étapes successives des consultations et des concertations, de l’enquête publique et de la déclaration d’utilité publique, le projet d’autoroute A831 est resté enlisé… Aujourd’hui, dans la suite du Grenelle de l’Environnement, l’État demande qu’il soit procédé à une nouvelle évaluation de ses impacts environnementaux.

24 Novembre 2011 :
Le Premier ministre, François Fillon, annonce une accord sur un plan de financement dans lequel l’Etat accepte de prendre à sa charge 1/3 du surcoût environnemental consécutif à une révision du projet, desormais estimé à 890 M€ (soit 14 M€/km).

  • Lire la lettre du Premier ministre.
  • Lire la réaction de la Coordination pour la défense du Marais Poitevin.
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Communiqué du 03.09.03 : Chantiers illégaux de drainage dans le Marais poitevin

Chantiers illégaux de drainage dans le Marais poitevin : la police de l’eau est défaillante

Ce mercredi 3 septembre 2003, le Conseil des Ministres examinait un projet de loi relatif au développement des territoires ruraux, et annonçait dans ce cadre des mesures de renforcement de la protection des zones humides.

Dans le même temps, la loi sur l’eau est gravement bafouée dans le Marais Poitevin : dans plusieurs communes vendéennes du marais, des drainages de parcelles agricoles sont entrepris depuis plusieurs jours sans la moindre autorisation administrative, et en totale contravention de la législation en vigueur.

Le préfet de la Vendée, averti de cet état de fait, a certes fait cesser certains chantiers, mais d’autres continuent à se réaliser de manière « sauvage », les pouvoirs publics tardant à réagir efficacement.

La logique du coup de force systématique et du « fait accompli » dont certains acteurs sont coutumiers porte gravement atteinte à la crédibilité de l’action des services de l’Etat. Elle paralyse toute évolution positive de la politique de l’eau, pourtant si nécessaire dans cette région du Marais poitevin au contexte extrêmement sensible. Poursuivre ainsi dans la voie de l’assèchement général du Marais poitevin, alors que chacun s’inquiète des effets d’une sécheresse prolongée, relève d’un aveuglement peu commun.

La Coordination pour la défense du Marais poitevin s’indigne de cette situation, qui se caractérise à la fois par un mépris affiché de la légalité, et par un sentiment d’impunité chez les contrevenants. Leur attitude ne peut qu’être renforcée par la passivité des responsables de la police de l’eau dans le département. C’est pourquoi la Coordination réaffirme la nécessité de contrôles et le cas échéant de sanctions pour faire cesser ce trouble et garantir le respect de la loi.

D’une manière plus générale, il est urgent que les pouvoirs publics mettent en oeuvre l’indispensable harmonisation de la police de l’eau à l’échelle du Marais poitevin et de son grand bassin versant.

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Communiqué du 23.08.03 : Eau, tourisme et promenade

Eau, tourisme et promenade…

Après un reportage de télévision (chaîne nationale et régionale) sur le manque d’eau et ses conséquences pour les professionnels du tourisme du Marais Poitevin, le Parc interrégional et les comités départementaux du tourisme de Deux-Sèvres, Vendée et Charente-Maritime ont cru devoir démentir dans un communiqué commun.

Selon ces organismes, « la promenade en barque dans le Marais poitevin n’est absolument pas remise en cause par les conditions actuelles ».
« La période d’étiage que connaît le Marais est cette année renforcée par la canicule de ces derniers jours. Cela se traduit par l’abaissement des niveaux d’eau dans de rares secteurs en périphérie de la Venise Verte ».

Que le Parc soutienne l’activité des professionnels est sans nul doute une bonne chose. Qu’il le fasse en déniant à ce point le manque d’eau dramatique qui frappe le marais et les milieux aquatiques les plus sensibles, alors que des centaines de kilomètres de fossés et de canaux sont à nouveau en assec, révèle le sens qu’il donne à sa mission : quoiqu’il arrive, pas de vagues !
Ce faisant, il renforce le poids prépondérant d’un tourisme de masse concentré sur 2 ou 3 communes au prix d’un cloisonnement excessif du réseau hydraulique.
Pendant ce temps, le reste du marais peut bien mourir de soif, privé d’une eau en grande partie confisquée par les maïsiculteurs des plaines bordières ; et le drainage agricole redémarrer en bordure de la Baie de l’Aiguillon…

Prétendre soutenir un tourisme de découverte sans remettre aucunement en cause des types d’activités agricoles qui contribuent à la détérioration du marais, tel est le dilemme dans lequel les pouvoirs publics s’enferment année après année. Toujours à la poursuite de son label perdu de Parc Naturel Régional, le Parc interrégional nous mènera-t-il ainsi longtemps en bateau ?

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Communiqué du 08.08.03 : Relance du drainage dans le Marais poitevin

Relance du drainage dans le Marais poitevin : la Coordination pour la défense du Marais poitevin dénonce des procédures irrégulières et des dossiers bâclés

Plusieurs enquêtes publiques relatives à des demandes d’autorisation de drainage de parcelles agricoles dans le Marais poitevin ont été organisées récemment par les services préfectoraux de Vendée. La Coordination pour la défense du Marais poitevin a pris connaissance des rapports rendus par les commissaires enquêteurs. Tous donnent des avis favorables, l’un de ces avis étant cependant assorti de réserves.
Or, du fait de la similitude des différents dossiers, les deux « réserves » émises dans un des cas s’appliquent incontestablement aux autres.

  • La première de ces réserves porte sur les risques de pollution des eaux et de la Baie de l’Aiguillon, point sur lequel des opinions contradictoires s’opposent sans qu’il puisse être conclu à l’absence d’impacts négatifs liés à la réalisation de ces projets de drainage.
  • La seconde réserve renvoie à la méconnaissance de la nécessité d’une étude d’incidence au titre de la directive n° 92-43/CEE (Natura 2000). Les projets en cause sont en effet susceptibles d’affecter de manière défavorable le site Natura 2000 du Marais poitevin et ses composantes que sont les principaux canaux du marais desséché et la Baie de l’Aiguillon.

Cette situation soulève des difficultés de deux ordres

  • les réserves du commissaire enquêteur doivent impérativement pouvoir être levées, sans quoi son avis devrait être considéré comme défavorable ;
  • l’étude d’évaluation d’incidence prévue par la réglementation aurait dû faire partie intégrante des dossiers soumis à enquête publique ; or, aucune des pièces constituant ces dossiers ne peut prétendre répondre à cette obligation.

D’autre part, aucune évaluation n’a été conduite des effets de chacune de ces opérations de drainage « en conjugaison avec d’autres plans ou projets » comme le prévoit la directive précitée. Pourtant, il s’agit bien d’une série d’opérations similaires et conjointes, basées sur des dossiers d’enquête dont le contenu est très comparable, et qui ont d’ailleurs tous eu pour auteur le même bureau d’études.

Globalement, l’ensemble des enquêtes aujourd’hui achevées couvre une superficie totale de 171 hectares, dans lesquels est donc prévue la pose de drains enterrés. Par l’ajout de 4 nouvelles pompes de relevage, la capacité d’évacuation des eaux augmenterait de plus de 700 m3/heure ; le tout, doit-on rappeler, dans la périphérie immédiate de la Baie de l’Aiguillon, à laquelle ces opérations sont toutes directement connectées via les émissaires du marais desséché.

On ne peut que souligner la gravité des anomalies relevées dans cette série de dossiers, et s’inquiéter des conséquences très négatives qui pourraient en résulter, qui plus est dans le contexte extrêmement sensible du Marais poitevin.

De plus, la reconquête de la qualité des eaux est l’un des enjeux majeur des futurs SAGE (Loi sur l’eau du 3 janvier 1992) concernant le Marais poitevin, en particulier pour protéger les activités conchylicoles de la Baie de l’Aiguillon. Or, le drainage des parcelles agricoles a été identifié comme un facteur de risque en raison de sa contribution au transfert des pollutions, ce qui vient peser sur l’objectif d’amélioration qualitative.
Réaliser de tels projets alors que ces SAGE sont en cours d’élaboration, relèverait donc d’une logique du « fait accompli » tout à fait inacceptable. Les résultats de la première phase à peine achevée (l’état des lieux) en seraient faussés, pendant que les phases à venir s’en trouveraient encore plus fortement contraintes.

Répondant récemment à un parlementaire, Mme la Secrétaire d’Etat au développement durable insistait sur les effets de ce type d’opérations, effets d’ordre « quantitatif », mais aussi « qualitatif, tenant au transfert plus rapide des substances polluantes tels les nitrates et les produits phytosanitaires, sans oublier la suppression de zones humides dont l’intérêt environnemental n’est plus à démontrer. » Ce sont ces effets, concluait-elle, qui justifient que ces opérations soient soumises « à un régime d’autorisation préalable assortie d’une enquête publique permettant de s’assurer de l’adéquation du projet avec les intérêts environnementaux tout en informant le public » (Assemblée nationale – Mardi 27 mai 2003 – Question orale – J.O. AN (CR) n° 49).

Ces propos sont de bon sens ; encore faut-il que la procédure ne soit pas vidée, précisément, de tout son sens, et que l’administration ne se satisfasse pas de dossiers bâclés, ne respectant ni l’esprit ni même la lettre de la réglementation en vigueur. Il est scandaleux de prétendre faire valider, sous couvert d’enquête publique, un tel laxisme. Tenter de « légaliser » ainsi des pratiques et des procédures aussi peu conformes à l’intérêt général relève tout simplement d’un détournement d’une législation qui vise à assurer une « gestion équilibrée » de la ressource en eau et « la préservation des écosystèmes aquatiques, des sites et des zones humides » (art. L. 211-1 du Code de l’environnement).

L’inquiétude née de ces enquêtes publiques est d’autant plus justifiée que les projets concernés ne sont sans doute que des « ballons d’essai », et que d’autres suivront prochainement. Arriver, par accumulation d’opérations individuelles, à 100% de drainage dans le marais desséché reste l’objectif de quelques acteurs locaux soucieux de « finir le travail » engagé dans les années 1980. C’est pourquoi la Coordination pour la défense du Marais poitevin a décidé de saisir les pouvoirs publics de cette affaire, en leur demandant de répondre à la série de questions qu’elle soulève.

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