A831 : les manipulations du lobby autoroutier
À en croire les informations diffusées par les préfets de la Charente-Maritime et de la Vendée, l’A831 est bien partie ! Le bulldozer des administrations est en route, sous les applaudissements des élus des collectivités locales ; les difficultés s’aplanissent et le projet progresse à bon rythme.
Mais à trop vouloir convaincre, il arrive que l’on abuse des contre-vérités.
Ainsi, l’on proclame urbi et orbi que la future autoroute est inscrite au Schéma des services transports collectifs de transports. Or, celui-ci, bien loin d’être arrêté, doit encore faire l’objet de consultations. Ce Schéma n’aura d’existence qu’après la publication d’un décret ad hoc, laquelle n’interviendra pas avant avril 2001.
La publication du fuseau des 1 000 mètres devrait représenter une étape majeure dans l’affinement du projet. Or il n’a pas été possible de trancher quant à la traversée des marais de Rochefort, ce qui fait, et c’est chose rare, que ce sont deux fuseaux des 1 000 mètres qui sont présentés, au lieu d’un.
Le financement n’est toujours pas connu, ce qui inquiète manifestement jusqu’aux élus locaux les plus enthousiastes. Tous voulaient se persuader que le choix de l’option autoroutière éviterait aux collectivités locales d’avoir à payer. Désormais, il est bien certain qu’il va falloir mettre la main à la poche du contribuable.
Il reste encore au citoyen à s’armer de patience, puisque la mise en service nous est annoncée à l’horizon 2008. La programmation initialement présentée en 1997 prévoyait l’ouverture en 2004. Voilà donc un projet assurément des mieux conçus, argumenté de manière impeccable sur tous les plans, et par conséquent en parfaite bonne voie : en trois ans de temps, il n’a pris que quatre années de retard…
Les promoteurs de l’A831 manifestent une obstination qui risque de coûter bien cher au bout du compte. N’est-il pas temps d’arrêter les frais et de se mettre sérieusement au travail en s’attachant pour de bon à la recherche d’alternatives de transport ? Les questions que révèle ce projet, face aux impératifs de préservation des deux grands marais Poitevin et de Rochefort, doivent enfin être l’occasion de mettre en acte les priorités souvent affirmées en faveur d’un développement cohérent des politiques d’aménagement du territoire, intégrant la protection des zones humides.