1. Une plante excessivement
gourmande en eau... une culture qui épuise nos ressources en
eau...
Sur l'ensemble du cycle de culture, la
demande
en eau d'un hectare de maïs-ensilage approche 6 700 m3(1)
Ce chiffre correspond à une consommation réelle, puis cette eau est évapo-transpirée (et
donc
exportée) à 99,5%.
rapportée à un pied de
maïs, cette
consommation équivaut à 74 litres(50
bouteilles
d' l litre ½, soit à l'hectare : 4 500 000 bouteilles d'1
litre ½ !)
Les besoins en eau du maïs sont
particulièrement
importants (environ 50% du total) dans la période de 40 à
60 jours qui encadre la floraison femelle. Cette période se
situe
en moyenne, et selon les variétés, entre le 20 juin
et
le 20 août.
Or, lapluviométrie des
mois de
juin-juillet-août dans nos régions du Centre-Ouest est
faible (en moyenne, de l'ordre de 130 mm, soit 1 300 m3/ha
; et 1 année sur 5 : moins de 50 mm).
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1. Le besoin total/ha est évalué à 6 693 m3 pour une
production
de 52 t/ha de matière fraiche, et 18 t/ha de
matière
sèche.
D'après La Gestion des
ressources en eau à l'échelle d'un bassin versant ;
aspects quantitatifs. collect., CRDP Poitiers, 1990).
2. La folle logique de l'irrigation :
L'irrigation a pour objectif de
répondre
aux besoins de la plante pendant sa période de
sensibilité
au déficit hydrique.
Ce déficit varie selon les
années. Cependant, l'apport de l'irrigation est, en moyenne, de
l'ordre de 2 000 à 2 500 m/ha.
Les prélèvements
estivaux de l'irrigation dans la seule plaine vendéenne tendent
désormais chaque année vers les 40 000 000 m.
Ce volume excède largement la
consommation totale annuelle des abonnés au syndicat
départemental d'alimentation en eau potable du
département de la Vendée (en moyenne 120 m3
par abonné, soit un total de 27 800 000 m3).
3. Une « économie »
entièrement
basée sur un système de subventions à la production
LES AIDES COMPENSATOIRES AUX CULTURES (céréales, oléagineux,
protéagineux) :
Elles ont été
instituées
dans
le cadre de la réforme de la Politique agricole commune
(PAC)
en 1992.
Le montant par hectare de ces aides est
calculé
en multipliant un montant fixé au niveau européen par un
rendement de référence (valeur moyenne établie par
département).
L’irrigation assure une élévation
de ce rendement dans une fourchette de + 30 à + 40 quintaux/ha
pour
notre région.
LE MONTANT DES PRIMES A LA PRODUCTION
CEREALIERES
EN 1999 :
cultures irriguées
:
non irrigué :
Charente-Maritime :
2 672 F/ha
1 965 F/ha
Deux-Sèvres :
2 716 F/ha
1 915 F/ha
Vendée :
2 644 F/ha
1 972 F/ha
(montants
prévisionnels. La France agricole, 24.10.1997.
voir aussi les montants 2000)
Pour le seul département des
Deux-Sèvres,
le différentiel des primes à la production en faveur de
l’irrigation
(qui concernent 910 exploitants sur les 6 500 producteurs de
céréales
que compte ce département) représente un total d’environ
25 000 000 F.
En Charente-Maritime et en Vendée, les
hectares de marais drainés bénéficient du niveau
de
prime des cultures irriguées.
L’EVOLUTION DES SURFACES IRRIGUEES ET DES
PRELEVEMENTS
D’EAU :
De 1988 à 1993, l’augmentation
des
surfaces
irriguées (+ 50%) sur la région Poitou-Charentes a
engendré
une hausse de plus de 52 % des prélèvements d’eau pour
l’agriculture
(+ 70 000 000 m3).
En 1993, toujours dans la
région
Poitou-Charentes, les prélèvements bruts d’eau
représentaient
390 500 000 m3, dont 210 300 000 m3 (54%) pour l’irrigation.
à noter :
en 1988, la région Poitou-Charentes
comptait 98
500 ha irrigués.
en 1995, la région Poitou-Charentes
comptait 156
100 hectares irrigués (source IAAT).
Soit une augmentation des surfaces
irriguées
de l'ordre de + 58% entre 1988 et 1995.