Glossaire

Agri-environnement :

Ensemble de dispositions destinées à soutenir financièrement les pratiques agricoles respectueuses de l’environnement. Un système de co-financement s’appuie sur les fonds européens et sur une réglementation spécifique édictée à ce niveau (le « 2eme pilier » de la Politique agricole commune).

En Marais Poitevin, les premières mesures de ce type ont pris forme à partir de 1991, avec les OGAF Agri-Environnement (Opérations locales d’aménagement foncier) ; celles-ci ont ensuite été remplacées par les OLAE (Opérations locales agri-environnement) créées par la réforme de la Politique agricole commune de 1992.

Dans ce cadre, des cahiers des charges négociés établissent plusieurs niveaux d’aides financières, en fonction des pratiques d’élevage favorables au maintien des prairies naturelles humides et à l’entretien du milieu. Les exploitants volontaires passent contrat avec l’Etat pour une durée de 5 ans.

Le dispositif OLAE a été mis en extinction sous le ministère de l’Agriculture de Jean Glavany, qui entendait privilégier la mise en oeuvre des Contrats territoriaux d’exploitation issus de la loi d’orientation agricole de 1999.

Avec le changement de majorité intervenu en 2002, les contrats territoriaux d’exploitation ont été à leur tout remis en cause, le nouveau Gouvernement décidant de les remplacer par des Contrats d’agriculture durable.


Association syndicale :

Groupement de propriétaires dont le fonctionnement repose sur la loi du 21 juin 1865.
Une quarantaine d’organismes de ce type sont propriétaires et responsables de divers équipements hydrauliques dans le Marais Poitevin.
Leurs objectifs statutaires et leurs principes de fonctionnement restent très archaïques et n’ont pas intégré les évolutions récentes de la législation, notamment quant aux préoccupations de protection de l’environnement.L’adhésion et la participation financière des propriétaires fonciers bénéficiant des ouvrages placés sous la responsabilité de l’association sont des obligations. Le mode d’élection des dirigeants reste généralement censitaire et favorise les propriétaires les plus importants, d’où un mode de prise de décision particulièrement peu démocratique.

Bassin versant :
= bassin hydrographique.

Territoire drainé par un réseau hydrographique qui converge vers un collecteur principal.
Dans le cas du Marais Poitevin, le bassin versant est constitué du territoire dont les eaux convergent vers l’ensemble formé par la Baie de l’Aiguillon et le Pertuis-Breton.
Les pluies constituent les seuls apports dans ce très vaste système hydrologique couvrant le Bocage vendéen, la Gâtine des Deux-Sèvres, les plateaux mellois et aunisien.

Conseil National de Protection de la Nature (C.N.P.N.) :

Le C.N.P.N. est une instance consultative placée auprès du ministre de l’Environnement et présidé par lui.
Ce Conseil a spécialement pour mission de donner au ministre son avis sur les moyens propres à préserver et développer la faune et la flore sauvages ; améliorer la protection des espaces naturels et les équilibres biologiques auxquels ils participent, notamment en matière de parcs nationaux, parcs naturels régionaux et réserves naturelles.

CORINE biotopes (COordination de la Recherche de l’INformation en Environnement) :

Système d’information et répertoire typologique normalisé, issu d’un programme de la Commission des Communautés européennes lancé en 1983.
Le dispositif comprend deux volets : CORINE-Biotopes, concernant les habitats et milieux naturels ; CORINE-Landcover, relatif aux modes d’occupation du sol.

Marais desséché :

Les marais desséchés (environ 46 000 hectares) sont protégés des crues par un réseau de digues les ceinturant. Ils bénéficient dans la période estivale d’un droit de prise d’eau sur les marais mouillés.

Grand site :

Une opération « Grand Site » vise à la réhabilitation de sites dégradés du fait d’une forte fréquentation touristique du lieu, fréquentation jugée excessive par rapport à ce que l’intégrité physique et/ou la qualité esthétique de l’endroit peuvent supporter.
L’expression Grand Site n’est nullement une catégorie juridique, ou un indice de protection supplémentaire. Ce type d’opération s’applique nécessairement à des lieux bénéficiant déjà de mesures de classement, comme les *sites classés.

Label  » Parc Naturel Régional  » :

A l’initiative des Régions, un territoire à l’équilibre fragile et au patrimoine naturel et culturel riche peut être classé en parc naturel régional.
C’est la Région qui élabore le projet de charte en concertation avec les collectivités locales.
La décision de classement (pour une durée de dix ans) appartient au ministre de l’Environnement, qui consulte le *C.N.P.N .
La dénomination « Parc naturel régional » est une marque collective déposée à l’Institut national de la propriété industrielle.

Marais mouillé :

Les marais mouillés (soit près de 28 000 hectares) sont situés sur les franges du Marais Poitevin, au contact des plaines bordières dont ils reçoivent les eaux. Marais inondables, ils constituent un véritable vase d’expansion pour les crues provoquées par l’afflux considérable des eaux du *bassin versant en période de forte pluviométrie.
Les marais intermédiaires (environ 18 000 hectares) sont équipés de structures d’assèchement (digues, pompes, etc.), qui devraient les apparenter des marais desséchés. Mais leurs caractéristiques propres les rapprochent plutôt des marais mouillés : nature des sols, topographie et évacuation difficile des eaux excédentaires.

Polder :

Marais littoral endigué et gagné sur la mer, localement appelé « prise ».
Les polders récents bordant la Baie de l’Aiguillon, aujourd’hui totalement dévolus aux grandes cultures céréalières, couvrent près de 5 700 hectares.

Route bleue (ou Route du littoral) :

Projet de création d’un axe nouveau à 2 x 2 voies, en retrait du littoral, de Beauvoir/Mer à Luçon, via l’Aiguillon/Mer et St-Michel-en-l’Herm, pour mieux desservir la totalité de la côte vendéenne en période estivale. Quoique projet d’ensemble, ce dossier, conduit par le Conseil Général de la Vendée, est traité de manière atomisée, par la mise à l’étude d’une succession de déviations d’agglomérations, le tout additionné aboutissant à terme à l’objectif initial.
Depuis 1998, l’idée de « Route bleue » s’est étendue aux départements voisins, pour concerner le littoral compris entre Lorient (Morbihan) et Royan (Loire-Atlantique).

Route des Estuaires :

Projet de liaison au gabarit autoroutier devant dessiner à terme un « arc atlantique » de 1 200 km de long, longeant la Mer du Nord, La Manche et l’Atlantique, entre les plaines du Nord et les Pyrénées, pour éviter Paris. Ce projet fait l’objet d’un lobbying intense mené par une association regroupant des responsables politiques et socio-économiques ; ce « Consortium de la Route des Estuaires », fondé en 1970, est actuellement présidé par le sénateur Jacques Oudin, vice-président du Conseil Général de la Vendée.
L’autoroute A-83 Nantes-Niort, le projet de barreau routier aujourd’hui abandonné entre Sainte-Hermine et La Rochelle, et le projet d’autoroute Fontenay-le-Comte – Rochefort sont autant de maillons prévus pour venir s’intégrer à cet ensemble.

Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (S.A.G.E.) :

Selon la Loi sur l’eau du 3 janvier 1992, un S.A.G.E est un document de planification à l’échelle d’un bassin hydrographique. Il fixe les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection des ressources en eau et des éco-systèmes aquatiques, ainsi que de préservation des zones humides. L’élaboration et le suivi de l’application du S.A.G.E sont du ressort de la Commission locale de l’eau, composée d’élus, d’usagers, de représentants de l’Etat.
Un S.A.G.E est un document administratif opposable aux tiers.

Site classé :

Mesure de classement issue de la loi du 2 mai 1930 sur la protection des monuments naturels et sites à caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque.
Cette protection s’appuie sur le régime des autorisations administratives préalables. Elle porte uniquement sur les transformations relevant du Code de l’Urbanisme (réglementation des permis de construire).
La protection de la nature et des milieux naturels n’est donc pas directement concernée ni prise en compte.
Les zones urbanisées sont désormais exclues du champ d’application de cette mesure.
Le classement partiel du site de la Venise Verte (arrêté ministériel en date du 18.02.1981) concerne une bande d’environ 700 hectares sur la rive gauche de la Sèvre niortaise, dans les communes de Magné, Coulon, Le Vanneau, Arçais (Deux-Sèvres). L’extension du classement à l’ensemble de cette zone de *marais mouillés est à l’étude.

Syndicat mixte :

A la différence d’un simple syndicat « intercommunal », un syndicat « mixte » regroupe des collectivités d’échelons différents : commune, département, région, etc. Organisme de droit public, une telle structure est gérée par un comité syndical composé des délégués des différentes collectivités adhérentes. Celles-ci sont représentées en son sein au prorata de leur « poids » respectif.

Zone de protection spéciale (Z.P.S.) :

La directive européenne sur la protection des oiseaux sauvages (Dir. C.E.E. nº 79/409 du 2 avril 1979) prévoit que les états membres de la C.E.E. devront désigner comme Z.P.S. des territoires appropriés en nombre et en superficie pour la conservation des espèces les plus menacées, en particulier les espèces migratrices.
Cette désignation doit se faire sur la base d’un inventaire scientifique déterminant les Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux (ZICO). Chaque état membre reste maître des mesures conservatoires à mettre en oeuvre, qu’elles soient d’ordre réglementaire, administratif ou contractuel.

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Le devenir du Marais poitevin serait-il une simple affaire de labels ?

La Commission supérieure des sites, perspectives et paysages a donné un avis favorable à l’octroi du label « Grand site de France » au Parc interrégional du Marais Poitevin, maître d’œuvre de l’ « Opération Grand Site » (OGS) lancée en 2004 dans le site classé dit du « marais mouillé poitevin ».

Une bonne nouvelle ? Sans nul doute si l’on veut y voir la capacité de l’État et des collectivités locales à collaborer au mieux et dans la durée pour prendre en compte des enjeux patrimoniaux sur lesquels chacun aujourd’hui semble s’entendre. Dans ce cadre, il convient de rappeler que les actions menées par les équipes techniques du Parc interrégional dans le cadre de l’OGS prolongent celles initiées depuis 1990 dans le marais mouillé des Deux-Sèvres dans le cadre du programme des « Grands Travaux » du président Mitterrand, ainsi que le programme de restauration des ports conduit par le Conseil général de la Vendée depuis 2001.

Un gage d’avenir pour le Marais Poitevin ? C’est moins sûr, et ce pour plusieurs raisons…

• La plus évidente tient à ce que le territoire concerné est celui couvert depuis 2003 par le site classé des marais mouillés de la partie orientale du « grand » Marais Poitevin ; tout le reste n’est pas concerné, pas même les autres marais mouillés, et c’est là une forme d’atteinte à la nécessaire prise en compte de la zone humide dans sa globalité.

• D’autre part, ce label, qui fait l’objet d’un simple « règlement d’usage » interne, est censé venir récompenser la bonne gestion d’un site jugé « en bon état, réhabilité dans le respect de l’esprit des lieux, géré suivant les principes du développement durable. » Le flou des termes est frappant ; il se conjugue avec le fait que ce label « Grand site de France » n’emporte aucune incidence réglementaire nouvelle. Et l’on peut s’interroger sur le « bon état » du site, quand ce « bon état » est bien loin d’être acquis en termes de gestion de l’eau, et qu’il reste au contraire un objectif à atteindre pour se conformer aux exigences de la directive-cadre européenne sur l’eau.

• Enfin, le classement de site, l’Opération grand site et le label ciblent explicitement les enjeux touristiques, en se basant sur une approche avant tout paysagère. La conservation d’un paysage emblématique est certes un objectif à soutenir ; il n’en est pas moins délicat à articuler avec le dynamisme propre aux milieux naturels intégrés au réseau écologique Natura 2000. Il faudra donc veiller à ce que la « conservation » ne consiste pas à figer trop artificiellement un paysage historiquement daté, qui doit pouvoir continuer d’évoluer notamment au regard de l’approche renouvelée des problématiques des zones humides et de la diversité biologique.

En conclusion, il est sans doute utile de rappeler aujourd’hui ce qu’écrivait en 1998 l’inspecteur général Gilbert Simon dans son rapport Pour sauver le Marais Poitevin :

« Sauver le marais, tout le monde est d’accord, mais cela peut se comprendre de deux manières. « Le scénario le plus probable est celui de la poursuite de la tendance actuelle : très sommairement, maintien des réseaux hydrographiques principaux et du chevelu navigable de la « Venise verte », restitution de suffisamment d’eau en été pour garantir l’aspect « marais mouillé » de ce « cœur du marais », (…) traitement paysager des points forts (touristiques) […]. « Ce scénario aboutit au sauvetage d’un décor (surtout la Venise verte), il ne permet pas la conservation d’un véritable écosystème de zone humide.

[…]

« L’autre scénario, plus volontariste, a pour objectif de sauver dès maintenant ce qui subsiste de l’écosystème, et d’économiser à terme les frais d’une « refabrication de la nature » .

http://www.grandsitedefrance.com (rubrique Questions fréquentes).

http://marais-poitevin.org/html/RAPPORTS.htm

Publié dans 2009, Communiqués de presse, PNR | Commentaires fermés sur Le devenir du Marais poitevin serait-il une simple affaire de labels ?

Actes du colloque de 2008

Actes du colloque
organisé à Niort par la Coordination pour la défense du Marais poitevin
les 4 et 5 octobre 2008

Le colloque organisé par la Coordination pour la défense du Marais poitevin sur le thème : « Le Marais poitevin, un espace à réinventer ? » a réuni des spécialistes reconnus des écosystèmes humides, tant du point de vue des sciences de la nature que de celui des sciences de l’homme et de la société.

L’ouvrage ci-dessous présente leurs contributions et retrace les discussions auxquels celles-ci ont donné lieu.

  • Comment envisager la coexistence des activités économiques avec la protection d’une biodiversité remarquable ?
  • Comment cerner les évolutions des différents usages du marais ?
  • Quel bilan peut-on tirer des outils institutionnels et réglementaires existants ?
  • Comment envisager l’avenir ?

Sur toutes ces questions clés, le livre expose des éléments de réponse novateurs, indispensables à la poursuite de la réflexion sur l’avenir de ce territoire.

Le Marais poitevin, un espace à réinventer ?
La Crèche : Geste éditions
ISBN 978-2-9512412-1-3
Parution : avril 2009 – Prix public : 15€

Livre Le Marais Poitevin, un espace à réinventer - Actes du Colloque 4 et 5 octobre 2008

Table des matières

Ouverture
par François-Marie Pellerin

Accueil
par Amaury Breuillé

Quelques caractéristiques et enjeux essentiels du Marais Poitevin
par Yves Le Quellec

Les mesures agroenvironnementales en Marais Poitevin
par Jean-Pierre Guéret

Le Marais poitevin et la mémoire des sols
par Jean-Pierre Camuzard

Évolutions du Marais poitevin. Comment cerner le bilan ? Comment envisager l’avenir ?
par Geneviève Barnaud et Laurent Mermet

D’ici et d’ailleurs, regards croisés
Table ronde animée par Pierre Lefèvre, avec Geneviéve Barnaud, écologue, Amaury Breuillé, adjoint au maire de Niort, Jean-Pierre Guéret, responsable de projet « Marais Poitevin » à la LPO, Laurent Mermet, écologue et spécialiste en analyse de gestion environnementale, Bernard Picon, sociologue, Fernand Verger, géomorphologue.

Marais Poitevin : inventer un mode de gouvernement à l’échelle de l’écosystème
par Jean-Paul Billaud

Questions de prospective
Table ronde animée par Pierre Lefèvre, avec Jean-Paul Billaud, sociologue, Jean-Pierre Camuzard, agronome et pédologue, Eliane Fustec, écologue, Yves Le Quellec, vice-président de la Coordination pour la défense du Marais Poitevin.

Mille-feuille administratif du Marais Poitevin. Une spécialité locale ?
par Geneviéve Barnaud et Olivier Cizel

Questions de réglementation
Table ronde animée par Pierre Lefèvre, avec Geneviève Barnaud, écologue, Jean-Paul Billaud, sociologue, Olivier Cizel, juriste, Laurent Mermet, écologue et spécialiste en analyse de gestion environnementale, Bernard Picon, sociologue.

Conclusion
par Pierre Lefèvre

Comptes rendus des visites d’exploitations agricoles
par Jean-Pierre Pétorin

Les intervenants
Listes des figures et des planches
Liste des sigles

Diffusion régionale
Geste éditions, 11 rue Norman-Borlaug,
79260 LA CRECHE
tél : 05 49 05 83 50 – fax : 05 49 05 83 52

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Ressources diverses

Images du Marais Poitevin

- Un photographe, une photothèque, des services – Une banque d’images de 6 000 clichés couleur et noir-et-blanc (paysage, architecture, population, agriculture, pêche, tourisme, hydraulique, environnement, assèchement, etc.)

Christian Errath
Tél. & fax : 05 49 77 00 19 – Courriel : errath@club-internet.fr

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A visiter

La Maison du Petit-Poitou

Sur le site historique du Petit-Poitou, premier des dessèchements rationnels réalisés à partir du XVIIe siècle dans le Marais Poitevin, une exposition sur l’histoire du marais, les traditions locales, la faune et la flore, les races régionales d’animaux domestiques, etc. 
Une excellente introduction à la compréhension de ce milieu complexe et divers.

7, rue de la coupe du rocher 
85450 Chaillé-les-Marais 
Tél. : 02 51 56 77 30 
Courriel : maison.petitpoitou@wanadoo.fr

 

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