A831 : La "bande des 300
mètres" est mise en consultation(décembre
2001)
Les services de l'Equipement continuent leur
recherche d'un tracé pour le projet
d'autoroute A831 (Fontenay-le-Comte/Rochefort). La bande des 300 mètres
proposée en concertation aux populations et aux responsables
locaux comprend pas moins de 9 variantes.
Pour les associations opposées à ce
projet, comme Vivre bien en Aunis, « il ne s'agit pas de choisir entre une
variante ou une autre. Ce tracé est inacceptable dans sa
totalité. D'ailleurs, le dossier nous donne des arguments
puisque pour le marais de Rochefort, toutes les variantes sont en rouge
[signe d'impacts environnementaux forts], donc à rejeter. Cette
zone doit être retenue en Natura 2000 et on a l'impression que
l'Etat veut passer en force avant qu'elle ne le soit. Nous sommes
contre l'autoroute pour le respect de l'environnement, mais
également pour son financement. Tout le monde sait bien
aujourd'hui que l'Etat et les collectivités locales devront
payer... ».
Avec l'association vendéenne des opposants
à l'autoroute (ADRA), Vivre Bien en Aunis annonce avoir
porté plainte auprès
de la Commission européenne
à Bruxelles. Au centre de la plainte, la contradiction
entre les engagements de protection des
marais de Rochefort et un projet
autoroutier forcément destructeur.
La Coordination pour la
défense du
Marais Poitevin reproche au rapport Roussel de reconduire le
modèle agricole actuel(25.10.2001)
D'accord sur la problématique mais
réservée sur les solutions apportées. C'est en
résumé la position de la Coordination pour la défense du Marais poitevin
sur les propositions formulées par le rapport
Roussel. Lors d'une conférence de presse tenue au
Mazeau, l'association s'est ainsi félicitée que le chargé de mission interministériel considère
l'intégralité du territoire comme une zone humide, et de son souci de dresser
un tableau aussi complet que possible des points à
débattre. Elle note également la prise en compte du
contexte actuel, marqué par le risque d'une nouvelle condamnation de la France, assortie
d'astreintes financières, pour avoir renoncé à
faire appliquer les directives
européennes d'environnement.
En revanche, la Coordination n'adhère pas
à la « politique de grands
travaux » préconisée par certains
acteurs, et dont on n'a pas évalué les impacts sur l'environnement. Des
perspectives de nouvelles poldérisations
sur le pourtour de la baie de L'Aiguillon et l'augmentation
des capacités d'évacuation ne sont pas
acceptables, et le rapporteur n'embraye d'ailleurs pas toujours sur ces
demandes réitérées.
« Le choix de ne
pas s'attaquer à l'irrigation et à ses
prélèvements excessifs donne au plan d'actions une
orientation défavorable »,
estime l'association. C'est le signe de la
reconduite du modèle agricole actuel, symbolisant « le renoncement à toute perspective
de réduction des prélèvements d'eau et des
surfaces irriguées pour la monoculture
céréalière ». Le rapport
préconise en effet la construction sur le bassin versant de réserves de substitution,
capables de stocker près de 30 millions
de m3. « C'est une
constellation d'une centaine de retenues de dix hectares chacune. Cela
nécessite des financements publics, d'un montant de 600 millions
de francs (91,47 millions d'euros) et sans lesquels aucune
rentabilité ne peut être assurée. Car, la vraie
question est bien celle-ci que fait-on de l'argent public? »
Pour la Coordination, l'occasion était
belle, pourtant,d'anticiper davantage les
évolutions des pratiques agricoles, appelées
à devenir plus respectueuses de
l'environnement et moins
dispendieuses en eau.
Enfin, l'association prend bonne note de l'annonce
de la reconquête de 10 000 hectares
de prairies, avec la mise en place d'aides
compensatoires aux éleveurs. Elle met insiste
toutefois sur la nécessité de retrouver des prairies fonctionnelles dans leur rôle écologique et non « une culture d'herbe intensive ».
En conclusion, et pour atteindre toute
l'efficacité recherchée,
l'association recommande au plan d'actions « d'identifier plus
clairement » les interactions entre les différents
bassins, en mesurant les conséquences de certains choix de
développement, mais aussi en « ne limitant pas son
ambition par des considérations liées aux comportements
de certains acteurs ».
Jacques
Fouchier, président de la fédération
départementale pour la pêche et la protection des milieux
aquatiques de Charente-Maritime, dénonce l'assèchement
des rivières(11.10.2001).
"Cette année encore, le réseau hydrographique de Charente Maritime
n'a pas résisté aux pompages
agricoles. Rivières
à sec, ruptures d'écoulements, étiages
sévères se chiffrent en centaines de kilomètres.
C'est la désolation parmi les pécheurs. Mais cette fois,
la colère a pris le dessus. On ne peut
pas dire que la sécheresse soit responsable. Bien au
contraire. D'août 2000 à août 2001, il est
tombé quasiment 50 % de pluie en plus par raport à la
moyenne des 20 dernières années, sur le
département. Les nappes phréatiques, d'après les
relevés de l'administration, n'avaient pas été
aussi pleines depuis bien long temps. II n'y avait donc aucune raison
que nos rivières, et même nos ruisseaux subissent,
cetté année, le moindre à sec. Certes, la Charente
est belle comme nous ne l'avons pas vue depuis bien longtemps. II n'en
est malheureusement pas de même pour ce que nous appelons, dans
le jargon du pécheur, "le chevelu".
Fin août, les arrêtés de
restriction de prélèvements sont
tombés. Encore une fois trop tard.
De nombreuses rivières étaient à sec ou dans un
état alarmant. A sec ? A qui la faute ? Même si depuis
quelques années, on sait que les cultures
irriguées sont à l'origine de tout ce désordre hydraulique, je n'irai pas
accuser directement les irrigants. Je suis convaincu qu'à ce
jour, la très grande majorité a respecté cette
règle dans sa forme. Les quotas
attribués cette année et dénoncés par les
représentants des pêcheurs ont été
scandaleusement élevés. Plus de 3 000 m3 à l'hectare. C'est
tout simplement hallucinant et suicidaire.
A la limite de la provocation. Une
règle si éloignée, pour ne pas dire
complètement déconnectée, de la
réalité n'a aucun sens.
Les irrigants le savent et ils devraient également la dénoncer. "
Primes PAC 2002 : l'irrigation toujours
avantagée
La presse professionnelle recommande aux
agriculteurs de déterminer leur assolement
pour la campagne 2001-2002 en
fonction des critères agronomiques et de l'évolution des
cours, mais également en tenant compte du montant des aides compensatoires en vigueur.
Les montants prévus pour les primes PAC aux grandes cultures de la
saison 2002 restent placés sous le signe de l'avantage accordé aux cultures
irriguées, avec un supplément
d'aide allant de + 34% à + 41%
accordé dans le cadre du plan français de
régionalisation.
En témoignent les chiffres suivants, qui concernent les
départements du bassin d'alimentation
du Marais Poitevin :
Montants des primes PAC aux grandes
cultures
2001-2002
* Pour l'orge de printemps, le taux "irrigué" est accordé en Charente-Maritime,
mais non en Vendée et Deux-Sèvres.
Le Conseil d’État annule la
transmission de 534 sites « Natura 2000 », dont celui du
Marais Poitevin
Le Conseil d'État
a annulé le 22 juin 2001 la transmission à la
Commission Européenne de 534 sites
Natura 2000, soit près de
la moitié des sites français.
Treize sites de la
région des Pays de Loire sont concernés par
cette décision, dont celui du Marais
Poitevin.
Le Conseil d'État a estimé que les
procédures de consultation
n’avaient pas été respectées. Il avait
été saisi par la Coordination
nationale Natura 2000 présidée par
Édouard Alain Bidault, le président de la Fédération des chasseurs de
Maine-et-Loire.
Cette annulation réédite celle qui
avait déjà été prononcée en
septembre 1999. Par contre, la Coordination nationale Natura 2000 a
été déboutée de ses demandes visant à faire dire
que les contraintes de Natura 2000 portent atteinte au droit de propriété.
Le ministère de
l’Environnement a indiqué que la décision du
Conseil d’État constituait une simple «
difficulté de procédure ». Le
gouvernement devrait donc transmettre les
mêmes sites après s’être mis en
conformité avec les règles de
concertation désormais définies par l'ordonnance du 11 avril 2001.
Remise en cause de la surprime PAC
accordée aux parcelles drainées du marais (5 juin 2001)
Le ministre de l'Agriculture, Jean Glavany, informe par courrier le
préfet de la Vendée de l'incompatibilité avec la
règlementation de la Politique
agricole commune, de l'attribution dérogatoire aux terres drainées du Marais de la prime aux cultures irriguées. Il
précise que les parcelles drainées devront percevoir,
à compter de la récolte 2002, les aides aux cultures
arables "sur la base du rendement sec".
Dans son courrier, le ministre précise que "le drainage dans le marais et les cultures
encouragées par cette pratique ne concourent pas à
préserver cette zone humide d'intérêt ptarimonial
majeur".
Cette pratique à laquelle il est mis fin,
consistant à assimiler drainage
et irrigation (!) n'était
rien d'autre qu'une manière de contourner la décision de 1992 de ne
plus subventionner sur des fonds publics les chantiers de drainage...
L'équilibre des pouvoirs au sein du Syndicat mixte du
Parc inter régional du Marais Poitevin implique de fait une « direction hégémonique » pilotée par les départements
et les régions
Conseiller régional du Poitou-Charentes
(groupe communiste), Jean-Pierre Gelot
a adressé au président du
Syndicat mixte du Parc inter régional et aux maires des communes adhérentes un
courrier en date du 29 mai 2001, par lequel il dénonce l'inégalité de traitement des
différentes composantes de ce syndicat.
Au sein du comité syndical, chaque commune adhérente dispose d'une voix,
quand chaque représentant d'un Conseil
régional ou d'un Conseil général « pèse » respectivement 35 et 40 voix.
« La portion
congrue laissée aux communes n'est pas sans soulever bien des
interrogations quand au respect de la démocratie la plus
élémentaire », écrit J.-P.
Gelot, qui estime«indispensable » la
révision des statuts et qui demande que la question soit
portée à l'ordre du jour d'une prochaine réunion
du comité syndical.
Selon lui, une formule différente doit
être recherchée pour
rééquilibrer la représentativité en faveur
des communes, qui sont« directement
en prise avec la vie et les réalités du marais »
alors que la situation actuelle donne de fait aux régions et
départements « toute
latitude pour diriger de façon hégémonique »
ce syndicat mixte.
Parc interrégional du Marais Poitevin : un
nouveau président ... Chasse pêche nature et traditions !
Le syndicat mixte du Parc
interrégional du Marais Poitevin était
réuni en Assemblée générale à Marans
le 14 mai 2001 pour renouveler son bureau. Un nouveau
président a été élu en la
personne de Alain Garcia, lequel
succède donc au sénateur des Deux-Sèvres
André Dulait, qui n'était pas candidat.
Chirurgien à Niort, Alain Garcia, 60 ans,
est vice-président du Conseil
régional du Poitou-Charentes. R.P.R. d'origine, il
siège au groupe "Chasse Pêche
Nature et Traditions" du Conseil régional (cette
assemblée comprend d'ailleurs deux autres vice-présidents
CPNT, car ce mouvement contribue de manière décisive
à la majorité régionale présidée par
Jean-Pierre Raffarin).
Le fait est qu'à peine engagé -
comme maître d'oeuvre, de surcroît - dans la mise en oeuvre
de Natura 2000 dans le Marais
Poitevin, le Parc interégional se dote d'un président se
réclamant de CPNT ; un mouvement qui réfute
avec constance cette démarche, en laquelle il ne veut
voir que la volonté de créer des "sanctuaires
aseptisés", menaçant l'agriculture et les
économies locales...
Outre ce positionnement pour le moins
défavorable, il se trouve qu'Alain
Garcia était le président de l'ex-Parc Naturel Régional à
l'époque où son
déclassement a été prononcé
(1991) à la suite d'un audit soulignant "l'évolution
alarmante des zones humides" du territoire.
Ainsi, alors qu'il proclame sa volonté de restaurer son image, de retrouver une légitimité pour
reconquérir le label perdu,
le syndicat mixte semble paradoxalement enfermé dans les conduites d'échec qui ont
marqué son histoire...
Le Marais Poitevin entre dans la démarche Natura
2000
Le Préfet de la région
Poitou-Charentes a installé, le 11 avril 2001, le comité de pilotage
créé pour accompagner la rédaction du document d'objectifs du site Natura 2000 du Marais Poitevin.
C'est dans ce document d'objectifs que seront
formalisées les mesures de gestion
retenues pour remplir les obligations de
conservation de la biodiversité découlant de
la directive européenne n°92-43, dite
directive "Habitats".
L'État,
maître d'ouvrage, a confié au syndicat
mixte du Parc inter-régional du Marais Poitevin la
conduite des opérations. Un
échéancier a été établi,
qui prévoit l'aboutissement de ce travail d'élaboration
pour Janvier 2002.
La proposition actuelle de
zonage Natura 2000 pour le Marais Poitevin couvre un
ensemble de 61 010 hectares
répartis dans les trois départements concernés.
Cette superficie comprend 50 178 ha retenus
au titre de la directive "Oiseaux" et 57 5510 ha au titre de la directive "Habitats".
La France reste dans le collimateur de la Commission
Européenne en raison du contentieux du Marais Poitevin, mais
aussi pour l'insuffisance globale de son réseau national de
zones de protection spéciale
Février 2001 -
Constatant le peu de réaction des autorités
françaises à la suite de l'arrêt enmanquement au droit communautaire rendu par la Cour de
Justice le 25 novembre 1999 sur la
situation du Marais Poitevin, la
Commission européenne a adressé à la France une lettre de mise en demeure s'appuyant sur l'article 228 du Traité de l'Union.
Par ailleurs, la Commission
Européenne, estimant que la France présentait
l'un des plus petits réseaux de Z.P.S.
de la Communauté par rapport à la taille du
pays, a annoncé le 26 février qu'elle saisissait la Cour de Justice d'un recours contre la France en raison de cette insuffisance globale.
Un nouveau coordinateur
interministériel pour le Marais Poitevin
A la suite de la démission de Pierre
BALLAND, c'est Pierre ROUSSEL, ancien directeur de l'Eau au
ministère de
l'Environnement
et actuel secrétaire
général
de l'inspection générale de l'Environnement,
qui
a été nommé, le 2 février 2001, coordinateur interministériel pour le
Marais Poitevin.
La mission de son prédécesseur,
définie
conjointement par la ministre de
l'Aménagement
du territoire et de l'environnement, le
ministre de l'Agriculture et de la pêche, et la secrétaire
d'Etat au Tourisme, lui est intégralement transmise.
Lire la lettre
de mission du coordinateur interministériel pour le
Marais
Poitevin :
Mission interministérielle pour le Marais Poitevin :
le court-circuit !
Pierre BALLAND,
qui était
entré le 15 janvier 2001 dans ses fonctions de coordinateur
interministériel pour le Marais Poitevin, a
rapidement
pris la mesure des difficultés de sa mission, au point que ce
haut
fonctionnaire, homme d'expériences aux compétences
reconnues, vient de remettre sa
démission.
Il devait coordonner, pour le compte de la ministre
de l'Aménagement du territoire et de l'environnement,
du ministre de l'Agriculture et de la
pêche,
et de la secrétaire d'État au
tourisme,
l'élaboration d'un plan d'actions
"Marais
Poitevin années 2000".
Une première version de ce plan - dont
il
est question
depuis le printemps 1999 - avait essuyé de vives critiques de la
part des
associations de protection de l'environnement dans le
courant de l'été dernier. Le court-circuit
qui
vient d'intervenir à la veille de sa remise sur le métier
montre combien il sera difficile de faire avancer la réflexion
de
sorte qu'enfin cette zone humide connaisse d'autres
voies de valorisation que celles qui passent par l'assèchement
et
la banalisation systématiques.
Les autoroutes, ça ne tient pas la route
La nouvelle campagne nationale d'Agir
pour l'environnement s'intéresse au thème des transports.
Elle est conduite en association avec France
Nature
Environnement, la FNAUT, le Réseau Action Climat
France,
le WWF-France, la Ligue pour la protection des oiseaux,
Mountain
wilderness, le Collectif alternatives Somport, le
Collectif
pour une alternative à l'A28, Détente, le
Collectif
pour une alternative à l'A24, la Coordination A32, VBA,
Darly,
... et la Coordination pour la défense
du Marais Poitevin.
Des cartes postales sont à adresser au ministre
des Transports et aux
présidents
des Conseils régionaux, qui sont actuellement
consultés
dans le cadre de l'élaboration du Schéma
de services collectifs des transports.
Cette campagne
vise à
obtenir des modifications sensibles du contenu de ce document de
planification,
dont l'état actuel est contradictoire avec l'indispensable réduction
du trafic routier et la lutte
contre
l'effet de serre.
Le matériel de
campagne
est à commander auprès d'Agir
pour
l'environnement, 97, rue Pelleport - 75020 PARIS